Aout 2025, nous voici catapulté sur le stand de Bloober Team (l’équipe derrière Blair Witch ou encore Silent Hill 2 Remake). Pendant près de 40 minutes, on nous a invité à plonger dans un monde aussi glauque que fascinant. Cronos est-il encore une fois une preuve de savoir faire du studios Polonais ? Voici notre preview.
Cronos The New Dawn nous plonge dès son commencement dans une atmosphère oppressante mêlant science-fiction et horreur classique. Développé et édité par le studio polonais Bloober Team, ce jeu de survie horrifique promet de nous téléporter dans un futur dystopique aux allures de thriller rétro. L’aventure débute par une scène choc ! Une voix informatisée nous soumet à un questionnaire abstrait, comme un test psychologique lunaire, avant de nous catapulter sur le terrain du jeu.
Dans Cronos The New Dawn, le joueur incarne un Voyageur. Un agent mystérieux d’une organisation nommée le Collectif. Leur mission ? Remonter le temps pour sauver des personnes clés du passé. Après la phase d’introduction sous forme de questionnaire, on émerge dans la ville futuriste de « New Dawn ». Une sorte de Cracovie(Kraków) du futur dévasté par une pandémie cataclysmique. Les bâtiments soviétiques en ruines, les voitures style FIAT Polski datant des années 80 et les jouets en tôle rouillée créent une ambiance chargée de nostalgie et de menace.
Ce mélange d’éléments rétro (années 1980 en Pologne communiste) et de science-fiction moderne rappelle les influences revendiquées par Bloober Team. Au final, Cronos The New Dawn s’affirme comme un survival-horror post-apocalyptique rétro-futuriste. Et le studio lui-même décrit ce mélange de thriller et de science-fiction inspiré par sa signature narrative. Comme par exemple, Layers of Fear ou encore Observer. Et quand on y regarde de plus près, c’est cohérent ! L’atmosphère envoûtante du jeu en reprend tous les codes.
On nous offre tout sur un plateau d’argent
Cronos The New Dawn pose un contexte angoissant et cohérent. Le récit nous envoie dans un futur où une pandémie inconnue, nommée « Le Changement », a transformé la quasi-totalité de l’humanité en créatures monstrueuses surnommées « Orphelins ». L’action se découpe donc en deux époques. D’un côté le futur ravagé (où l’on débute) et la Pologne des années 80, communiste et rétro, qu’il faut explorer en mission dans le passé. C’est donc dans la peau du Voyageur que l’on doit utiliser des anomalies temporelles pour passer d’un temps à l’autre et secourir des personnes qui n’ont pas survécu au Changement. Cette dynamique de saut dans le temps est au cœur de l’intrigue. En effet, elle permet par exemple de reconstruire un pont effondré en revenant quelques années en arrière.
L’architecture et l’ambiance du jeu renforcent ce sentiment d’oppression. Dès qu’on parcourt « New Dawn », on évolue dans un paysage entièrement vidé de ses habitants. Et le constat est affolant ! Les immeubles brutaux des cités ouvrières polonaises sont sales, éventrés, la lumière est froide et tamisée, et chaque élément de décor évoque un passé révolu. Que ce soit des jouets en tôle, cabines téléphoniques d’époque, vieilles voitures en fer blan, etc.
Cronos The New Dawn est vintage et futuriste à la fois !
La transition entre les deux époques est fluide : les couloirs étroits et salles métalliques du futur laissent place aux rues et intérieurs décrépits des années 80, comme si la ville entière était figée dans le temps. Bloober Team joue ici la carte d’un style très cinématographique ! On parle notamment de la colorimétrie du jeu qui se veut sombre et crayeuse. On est baigné dans des verts, des gris et des ocres énigmatiques, à la façon d’un film d’horreur de SF. Le studio a mis en avant une ambiance post-apocalyptique rétro-futuriste, mélangeant survival horror et thriller. Et tout cela est parfaitement palpable dans chaque scène du jeu.
On est tout le temps sous tension !
La bande-son complète l’immersion. Composée par Arkadiusz Reikowski (déjà auteur de l’OST du remake de Silent Hill 2 et d’Observer), la musique renforce la tension par des thèmes inquiétants et des ambiances sonores angoissantes. Entre murmures électroniques et notes stridentes, on a l’impression d’entendre un véritable film d’horreur. Chaque couloir sombre et chaque gros plan sur une monstruosité sont accompagnés d’un crescendo qui nous glace le sang. Bloober Team déclare vouloir recréer l’expérience profondément immersive de ses jeux précédents. Et on va pas se mentir, mais sur ce point Cronos The New Dawn a l’air de tenir ses promesses ! Le contraste entre le silence pesant (parfois seulement brisé par notre respiration et le cliquetis d’une porte) et les rares moments de tension musicale est très réussi.
Les influences sont clairement assumées. On reconnaît dans le design des créatures un hommage à The Thing (corps mutés, horreur viscérale), tandis que le rythme et la mise en scène rappellent les classiques du genre comme Dead Space ou The Evil Within. En fait, le jeu prend de nombreuses libertés avec les codes habituels de Bloober Team. Mais tout en allant vers quelque chose de bien plus orienté action et horror. Tout cela donne à Cronos The New Dawn une ambiance à l’ancienne, voire nostalgique, tout en restant résolument moderne. Bref, on se sent vraiment plongés dans un vieux film d’anticipation soviétique saupoudré d’horreur contemporaine. La tension ne nous lâche pas et c’est très réussi.
Le Gameplay de Cronos The New Dawn
Cronos The New Dawn se joue en vue à la troisième personne dans un esprit clairement survival-horror. Le joueur dispose d’attaques corps à corps et de plusieurs armes à feu. Pistolet, fusil à pompe… pour affronter les ennemis.
L’une des règles d’or du gameplay est la gestion stricte des ressources. Comme tous bons Survival-Horror qui se respecte, les munitions sont comptées, et chaque coup doit être pesé. En pratique, on ne peut transporter qu’une quantité très limitée de balles. La visée est précise et les temps de rechargement volontairement longs. C’est ce qui force à économiser les munitions et à viser les points faibles pour être efficace.
Par exemple, on apprend vite que tirer sur les réservoirs de gaz ou sur des barils d’essence dispersés dans les niveaux est un moyen beaucoup plus rentable de neutraliser un groupe d’ennemis sans vider son chargeur. De même, les cadavres d’Orphelins ne sont jamais vraiment morts tant qu’on ne les a pas incinérés : si on ne les brûle pas, ils finissent par se régénérer et fusionner en monstres encore plus redoutables. En résumé : économiser les munitions, utiliser l’environnement et soigner sa visée est indispensable pour survivre.
Des modules, des modules et des modules
Le jeu introduit aussi un système d’upgrade d’armes assez classique en somme. On trouve des modules permettant de transformer notre arme de base en différentes variantes (par exemple une configuration type fusil à pompe ou mitrailleuse). Ces modules peuvent être améliorés au fil du temps et une option d’auto-aim est même présente pour soulager les moins adroits. Mais concrètement, Cronos The New Dawn tient vraiment à mettre l’accent sur la stratégie plutôt que le tir frénétique. En clair : on ne peut pas foncer dans le tas avec un flingue braqué sur tout ce qui bouge. Chaque balle est précieuse et chaque affrontement peut être fatal si on n’a pas réfléchi avant.
Pour accueillir ces moments difficiles, le titre prévoit des phases de calme régulier. On trouve par-ci par-là de véritables refuges cachés entre deux combats. C’est là que l’on peut sauvegarder manuellement, bricoler des trousses de soin ou d’autres objets, améliorer armes et armure, et vider son inventaire en surplus dans un petit coffre. Ces havres de paix sont précieux : l’inventaire du Voyageur est restreint, et garder tout sur soi est impossible. Les points de repos servent donc aussi à stocker nos trouvailles. En clair, Cronos The New Dawn a le côté jeu à l’ancienne qui nous rappelle des titres comme Resident Evil ou Alan Wake 2 : on progresse lentement, on se pose dans un refuge pour se préparer, puis on replonge dans l’horreur.
Les mécaniques de survie
Enfin, la mécanique de voyage dans le temps introduit des puzzles assez intelligents. Des anomalies temporelles disséminées dans les niveaux permettent de passer du présent au passé. Par exemple, on peut interagir avec une déchirure temporelle pour faire apparaître un obstacle effondré dans le passé et ainsi le détruire définitivement dans le présent. Ce n’est qu’une des nombreuses clefs de progression : on trouve aussi portes fermées à ouvrir, serrures, leviers et mini-casse-têtes classiques. Mais chaque fois, l’idée est la même : on pousse, on trouve une clé, on remonte un temps, et on débloque un nouvel accès. L’exploration est ainsi très récompensée.
Au final, le gameplay de Cronos The New Dawn est lent et méthodique. Les déplacements se font au pas, même en courant, on sent le poids de l’armure du Voyageur. Pas de roulade ou de pirouette : le héros est enfermé dans un imposant scaphandre futuriste si lourd qu’il glisse comme un vieux tank. Cet équilibre entre suspense, exploration et combat tendu pousse le joueur à avancer prudemment. Chaque rencontre est potentiellement mortelle ! Le titre réussit à instaurer une tension palpable : à la manière de Dead Space ou de Resident Evil 4, on est constamment sur le qui-vive, à inspecter chaque recoin avant de s’engager. C’est un gameplay à l’ancienne mais soigné, qui mise sur l’atmosphère plus que sur l’action effrénée.
Cronos The New Dawn nous propose un vrai film !
Graphiquement, Cronos The New Dawn ne fait pas dans la demi-mesure. Sur Unreal Engine 5, le jeu déploie des environnements très détaillés et immersifs. Les niveaux sont baignés dans une lumière tamisée, presque cinématographique, qui accentue le côté oppressant des lieux. On distingue parfaitement les textures usées du béton, les affiches de propagande soviétique crayonnées sur les murs, les tuyauteries rouillées et la poussière qui vole dans les rayons de lumière. Bloober a soigné la mise en scène : chaque coin de rue sombre, chaque pièce d’usine abandonnée semble sculptée pour effrayer. L’omniprésence du noir et des teintes froides (verts sombre, jaunes crayeux) renforce le sentiment de claustrophobie. Bref, tout est fait pour ressembler à un film de science-fiction dystopique et le résultat est à la hauteur de l’ambition.
Le studio a d’ailleurs étroitement travaillé son esthétique : il explique s’être inspiré des quartiers de Nowa Huta à Cracovie pour construire l’univers de « New Dawn ». Résultat : tout paraît étrangement familier, comme un passé que l’on aurait vu dans un vieux reportage, mais figé après l’apocalypse. À chaque instant, la sensation est la même : on explore un monde en lambeaux où la vie quotidienne des années 80 est devenue un souvenir figé dans la rouille.
L’ambiance sonore est bien là !
La bande-son participe pleinement à cette réussite. Les compositions d’Arkadiusz Reikowski alternent bruitages inquiétants et thèmes musicaux dramatiques. On reconnaît parfois le style du compositeur (il a signé l’OST du remake de Silent Hill 2) dans ces morceaux qui montent en puissance pendant un combat ou restent discrets dans une section exploratoire. Ce mélange sonore renforce le côté thriller existentiel du jeu. Le contraste entre le silence feutré des couloirs et les épisodes de violence sonore crée un effet de sursaut constant. C’est particulièrement efficace pour faire monter la tension.
Techniquement, le jeu adopte un rendu très réaliste : les effets de particules (poussière, étincelles de feu, vapeur radioactive) sont convaincants, et les cinématiques d’introduction de chaque chapitre paraissent irréprochables. Le choix de limiter les couleurs vives au strict minimum accentue la noirceur. On sent que Bloober Team voulait retourner aux racines du survival-horror pur jus : vision à la troisième personne, monde semi-ouvert mais saturé de couloirs dangereux, légères inspirations Resident Evil, Dead Space, The Evil Within. Ce tout donne un parfum qui rappelle les jeux Survival Horror des années 2000, avec la technologie graphique d’aujourd’hui. En résumé, sur le plan visuel comme sonore, Cronos The New Dawn transporte le joueur dans un univers cohérent, sombre et terrifiant.
Influence ciné et références d’horreur: Piqûre de rappel
On le comprend aisément, Cronos The New Dawn puise dans de nombreuses références, tant cinématographiques que vidéoludiques. Bloober Team évoque ainsi l’inspiration d’Alien avec son espace confiné et ses monstres organiques, de la série Dark ou du film 12 Monkeys pour la thématique du voyage temporel, et même du thriller Annihilation pour son ambiance intrigante. Cette touche rétro-futuriste fait parfois penser à un épisode parallèle de Blade Runner transposé en Pologne des années 80 sous le joug du communisme.
Côté horreur, on retrouve des clins d’œil à The Thing, notamment dans la conception des ennemis qui relèvent du body-horror pur et dur. Les créatures sont déformées et dégoulinantes, un mélange dérangeant de chair organique et de pièces de machinerie brutaliste. Le gameplay rappelle quant à lui des références comme Resident Evil 4 ou Dead Space. Certains y voient aussi une parenté avec Callisto Protocol pour son côté survie SF ultra-sombre ou encore Metro 2033 pour son atmosphère post-soviétique.
Le mélange est cohérent, Cronos assemble ces influences sans tomber dans la caricature et crée un univers familier mais original. Le développement du jeu a par ailleurs bénéficié d’innovations et d’idées nouvelles. Par exemple, les développeurs ont directement conçu le concept de la combinaison du Voyageur, un exosquelette métallique, à partir des premiers traits conceptuels plutôt que de calquer un modèle déjà existant.
ND-3500 est spécial, mais c’est ce qui fait son charme
Cette combinaison ND-3500 est énorme et un peu ridicule, certains la trouvent même comique tant elle est volumineuse, mais elle reste visuellement marquante. Avec son casque blanc géant rappelant un cosmonaute des années 60, elle surprend au premier regard. Au-delà de l’esthétique, elle justifie aussi le gameplay lourd : le héros avance lentement, paraît empoté et vulnérable, ce qui accentue la tension face aux menaces. Cette combinaison un peu loufoque participe donc au ton décalé du jeu.
Enfin, il est amusant de noter que le titre Cronos fait probablement référence au dieu grec du temps. Le sous-titre The New Dawn peut quant à lui évoquer à la fois l’espoir d’un renouveau et le début d’une ère troublée. Il s’agit également du nom de la première zone du jeu. Ce qui constitue un clin d’œil linguistique que l’on savoure dès l’introduction. Les thèmes de temporalité et de renaissance forment ainsi le cœur thématique de ce titre.
Cronos The New Dawn sera disponible partout !
Bloober Team a confirmé que la sortie mondiale de Cronos The New Dawn aura lieu le 5 septembre 2025. Le jeu sera disponible sur PlayStation 5, Xbox Series X|S, PC Windows, Nintendo Switch 2 et macOS. En conséquence, la gamme de plateformes est large et le titre ne sera pas une exclusivité. Le studio a fait le choix de l’auto-édition pour conserver une liberté totale et proposer le jeu simultanément sur toutes les machines.
Le choix de lancer aussi le titre sur la Switch 2 a été dévoilé lors d’un événement Nintendo Direct, et témoigne de la volonté de toucher un public encore plus vaste. Plusieurs éditions seront disponibles le jour du lancement. Les précommandes proposent déjà deux formules numériques : l’édition Standard et une édition Deluxe qui inclut deux jours d’accès anticipé, dès le 3 septembre.
Une édition physique sera également proposée en partenariat avec Bandai Namco, notamment pour la version PlayStation 5. Elle inclura des bonus pour les collectionneurs, comme une maquette de masque ou des stickers illustrés. Le prix tournera entre 52 et 60 euros selon les plateformes et éditions.
Bloober Team a déjà lancé la communication : ils ont dévoilé à l’été 2025 une bande-annonce d’histoire sombre qui donne un aperçu du lore et des personnages. Ils ont même tourné un trailer live-action dans le quartier industriel de Nowa Huta, qui a inspiré le décor du jeu. Tout est prêt pour que Cronos The New Dawn devienne l’un des jeux d’horreur les plus attendus de la rentrée 2025.
Nos impression de Cronos The New Dawn après cette session
Notre session d’un peu plus de trente minutes nous a laissé une excellente impression. L’interface est claire et intuitive, et on prend rapidement en main les commandes. L’intrigue accroche dès le départ. On reste intrigué par les motivations du Collectif et par la raison mystérieuse qui pousse à sauver des individus spécifiques dans le passé.
Les phases d’introduction sous forme de questionnaire s’intègrent bien dans le récit et ne cassent pas le rythme. Très vite, on est plongés dans l’ambiance sombre et pesante. Visuellement, le décor est bluffant. On s’arrête même parfois pour admirer la vue en arrière-plan, entre bâtiments éventrés et ciel métallique.
Côté gameplay, tout est intuitif. On comprend immédiatement l’importance de fouiller, de planifier ses attaques et de ne pas gaspiller ses précieuses munitions. Même si nous n’avons pas eu le temps d’explorer tous les recoins, les mécaniques de base sont solides et efficaces. L’équilibre entre exploration et combat fonctionne parfaitement. Un instant on se cache dans la panique, l’instant d’après on lutte contre un Orphelin surgissant de l’ombre.
L’ambiance sonore renforce cette immersion. Les musiques s’adaptent aux situations : elles se taisent quand le calme règne et montent en intensité lors d’un danger. Résultat, on a fréquemment des frissons et même quelques sursauts. Certaines attaques surprises nous ont franchement fait transpirer, signe que l’horreur fonctionne.
On retrouve cette magie qu’on avait ressentie avec Dead Space. Ce sentiment rare d’un space horror où chaque couloir peut cacher un danger inattendu. Cronos The New Dawn pourrait bien devenir l’un des meilleurs jeux d’horreur de sa génération. Bien sûr, il reste à juger la version finale pour évaluer la durée de vie estimée autour de seize heures et la rejouabilité.
Conclusion hâtive
Dans l’ensemble, on peut dire que le bilan est très positif. Cronos The New Dawn se distingue par son équilibre entre action et exploration, porté par une atmosphère horrifique efficace. Ce n’est pas par ses mécaniques de base qu’il innove, mais par l’attention apportée à l’ambiance et à la narration. L’expérience se révèle intense, cohérente et déjà très prometteuse.
Cronos The New Dawn aligne les bons points sans se reposer sur le tape-à-l’œil. L’ambiance sombre captive, les visuels sont splendides et le gameplay pèse chaque balle avec soin. C’est exactement ce qu’on attend d’un survival-horror moderne. Nous repartons de cette session convaincus, impatients de replonger dans cet univers dystopique le 5 septembre 2025.