Une pluie battante, des ruelles noyées dans l’ombre, et ce silence angoissant où l’on ose à peine respirer. La démo de Resident Evil Requiem commence comme un cauchemar éveillé : en quelques pas seulement, on retrouve cette tension propre à la licence, celle qui nous oblige à avancer malgré la peur. J’ai eu l’occasion de tester cette première expérience lors de l’évènement organisé par NVIDIA, avant de la rejouer plus longuement sur le stand B2B de Capcom. Et croyez-moi : si vous attendiez un véritable retour aux sources du survival horror, Resident Evil Requiem est sur la bonne voie.
Un parfum de déjà-vu : RE2 Remake sous stéroïdes
Soyons honnêtes dès le départ : ma première impression en lançant la démo de Resident Evil Requiem a été celle de retrouver Resident Evil 2 Remake, mais avec les technologies d’aujourd’hui.
La direction artistique, l’ambiance, le rythme de jeu, tout semblait rappeler ce chef-d’œuvre de 2019.
Bien sûr, on est sur un moteur RE Engine poussé dans ses retranchements. La lumière joue un rôle beaucoup plus organique : chaque ampoule grésillante, chaque rayon filtrant à travers une fenêtre sale crée une atmosphère oppressante. Les ombres bougent, vivantes, comme si elles nous observaient.
Les textures sont à couper le souffle, les visages criants de réalisme, et l’animation des créatures flirte avec le cinéma d’horreur moderne. Mais malgré cette prouesse technique, je n’ai pas eu l’impression d’entrer dans une nouvelle ère de Resident Evil, plutôt de revisiter une formule déjà bien connue, magnifiée certes, mais sans réinvention radicale.
C’est là, pour moi, la première limite de cette démo : elle impressionne, mais elle ne surprend pas totalement.
L’ambiance de Resident Evil Requiem est sa force
Si Resident Evil Requiem n’a pas encore montré ses vraies nouveautés, il faut quand même saluer un point : l’ambiance.
Capcom prouve une fois de plus qu’ils sont les maîtres du survival horror.
La démo débute dans une vieille bâtisse abandonnée, balayée par la pluie et la foudre. L’environnement sonore est d’une précision chirurgicale :
- le craquement du bois sous nos pas,
- le souffle du vent qui s’infiltre par les fissures,
- un rire lointain qui résonne sans qu’on sache s’il est réel ou dans la tête du personnage…
Cette dimension sonore, couplée à une mise en scène millimétrée, fait qu’on se sent constamment observé. Les jumpscares sont rares, mais chaque porte qu’on ouvre est une roulette russe psychologique.
C’est simple : même après des dizaines d’heures passées sur les anciens épisodes, Resident Evil Requiem arrive à me replonger dans cet état d’anxiété primitive. Et ça, c’est la marque des grands survival horrors.
Une IA plus intelligente… et plus imprévisible
L’autre véritable nouveauté de cette démo, c’est l’intelligence artificielle des ennemis.
Finie l’époque des zombies qui titubaient bêtement vers nous. Ici, les créatures apprennent de nos mouvements.
Lors de ma première rencontre, j’ai tenté de jouer la carte de l’esquive, en contournant une créature. Mauvaise idée : elle a feint une attaque pour m’acculer dans un coin.
Plus tard, une autre a carrément choisi de se dissimuler dans l’ombre, n’attaquant que lorsque j’ai baissé ma garde.
On sent clairement que Capcom a voulu augmenter la tension par l’imprévisibilité. On ne peut plus simplement se baser sur nos habitudes. Chaque combat devient une sorte de duel psychologique avec l’IA.
C’est un point fort majeur, car c’est peut-être la première fois depuis longtemps que je me dis en jouant à un Resident Evil : “Je ne peux pas prédire ce qui va se passer.”
Un gameplay efficace mais trop familier
Côté prise en main, Resident Evil 9 reste fidèle à la recette moderne : caméra à l’épaule, gestion d’inventaire limitée, exploration mêlée à de la survie et à des énigmes.
Le feeling des armes est excellent. Le simple fait de tirer avec un vieux revolver procure une sensation lourde et viscérale. Chaque balle compte, et le recul est parfaitement retranscrit.
Mais là encore, je n’ai pas eu l’impression de jouer à quelque chose de neuf. Pas de mécaniques inédites, pas de systèmes vraiment innovants qui changeraient la manière d’aborder les situations.
On sent que Capcom a voulu sécuriser l’expérience, en se basant sur des fondations solides. Cela marche, évidemment, mais on aurait aimé une petite révolution de gameplay, comme l’avait été la vue à la première personne dans Resident Evil 7.
Graphismes et technique : un réalisme glaçant
Il faut quand même insister sur ce point : Resident Evil Requiem est une claque visuelle.
Le RE Engine, déjà impressionnant sur les précédents opus, atteint ici une maturité indéniable. Les environnements regorgent de détails :
- poussière flottant dans les rayons de lumière,
- gouttes de pluie qui s’accrochent aux vitres,
- vêtements qui se salissent au fil de la progression.
Les visages, eux, sont plus réalistes que jamais. Les expressions faciales retranscrivent parfaitement la peur, la douleur, la colère. On a parfois l’impression d’assister à un film en prise de vues réelles.
La fluidité est au rendez-vous, avec une optimisation déjà solide malgré qu’il ne s’agisse que d’une démo. Bref, techniquement, Resident Evil Requiem n’a rien à envier aux plus grosses productions actuelles.
Ce qui m’a marqué dans la démo, c’est avant tout l’ambiance sonore et visuelle, digne des plus grands films d’horreur. Chaque son, chaque lumière et chaque détail graphique sont pensés pour plonger le joueur dans un climat de tension permanente.
L’intelligence artificielle des ennemis m’a également surpris : elle se montre enfin imprévisible, ce qui renouvelle la peur et empêche toute forme de routine. Le RE Engine, quant à lui, continue d’impressionner. Sublimé une nouvelle fois, il apporte un réalisme glaçant qui rend chaque scène encore plus immersive. En revanche, certains points m’ont laissé plus mitigé.
Le gameplay, par exemple, reste très proche de celui des remakes précédents, ce qui limite les nouveautés en termes de sensations de jeu. De plus, une impression de “déjà-vu” persiste, réduisant quelque peu l’effet de surprise que l’on aurait pu attendre d’un nouvel épisode.
Resident Evil Requiem m’a satisfait, mais pas totalement comblé
Après plusieurs heures passées sur cette démo, mon avis est clair : Resident Evil 9 m’a rassuré, mais il ne m’a pas encore transcendé.
Oui, j’ai tremblé. Oui, j’ai retrouvé cette tension unique qui fait battre le cœur plus vite. Et Oui, Capcom prouve encore une fois qu’ils sont les maîtres de l’ambiance.
Mais je n’ai pas eu la sensation de découvrir un nouveau Resident Evil, plutôt de rejouer à un Resident Evil 2 Remake boosté par les technologies actuelles. Une expérience grisante, mais qui ne réinvente pas la roue.
Pour le moment, les vraies nouveautés semblent se limiter à l’ambiance plus immersive et à une IA beaucoup plus maligne. C’est déjà beaucoup, mais ce n’est pas suffisant pour crier au génie.
En somme : je suis satisfait, mais pas totalement comblé. Et c’est peut-être là le plus grand défi que Capcom devra relever : convaincre les joueurs que Resident Evil 9 n’est pas juste un perfectionnement, mais un véritable nouveau chapitre de la saga.
Encore merci à Capcom France pour leur professionnalisme et leur accueil chaleureux, une approche rare dans une industrie où la communication penche parfois plus vers la mise en avant personnelle que vers le soutien réel aux créateurs