Nous avons eu la chance de participer à une session hands-on de Sonic Racing Crossworlds dans le cadre d’un preview exclusif organisé sur le stand B2B de SEGA. Trente minutes manette en main pour découvrir la nouvelle vision de la licence, observer les ambitions du studio et ressentir par nous-mêmes si cette fois-ci, Sonic et ses amis tiennent enfin la piste face aux géants du kart racing.

Une ambiance de preview qui annonce la couleur

Avant même de poser nos mains sur la manette, l’événement commence par une présentation de Sonic Racing Crossworlds. SEGA joue la carte du show, avec une blague déjà répétée lors du Summer Game Fest : « notre jeu a le crossplay, Mario Kart World ne l’a pas ». Une pique légère, un peu potache, qui fait sourire la salle. Mais derrière l’humour se cache une stratégie claire : Sonic Racing Crossworlds se positionne frontalement comme l’alternative crédible au roi Mario Kart.

Évidemment, la comparaison est risquée. Mario Kart reste indétrônable, et SEGA en est conscient. Mais après notre session de trente minutes, on comprend mieux pourquoi l’éditeur se permet cette audace. Le jeu ne cherche pas seulement à copier, il veut exister par lui-même, en proposant un équilibre entre fun instantané, profondeur compétitive et identité Sonic assumée.

Le poids d’un héritage compliqué

Pour saisir l’importance de Sonic Racing Crossworlds, il faut revenir sur l’historique des jeux de course estampillés Sonic. Depuis Sonic & Sega All-Stars Racing jusqu’à Team Sonic Racing, les tentatives n’ont pas manqué. Pourtant, aucun de ces titres n’a jamais vraiment trouvé sa place face à Mario Kart ou Crash Team Racing.

Le problème majeur ? La sensation de pilotage. Là où Nintendo et Activision ont peaufiné leurs sensations de vitesse et leurs circuits emblématiques, SEGA a souvent privilégié le style à la substance. Les jeux Sonic Racing avaient une identité graphique forte, mais un gameplay parfois bancal, donnant cette impression de flotter au-dessus de la piste plutôt que de vraiment contrôler son véhicule.

Avec Sonic Racing Crossworlds, l’ambition est différente. Cette fois-ci, la priorité est donnée aux sensations de conduite, à la précision des contrôles et à l’impact des choix de personnalisation. En d’autres termes, SEGA veut que l’on se sente enfin maître de son bolide, et pas simple spectateur d’une course flashy.

Sonic Racing Crossworld donne une prise en main qui surprend

Dès les premiers tours de piste sur Sonic Racing Crossworlds, la différence saute aux yeux. Les contrôles sont précis, les véhicules répondent bien, et chaque personnage a une identité claire en termes de gameplay.

La personnalisation avant la course apporte une vraie profondeur. On peut ajuster accélération, vitesse, maniabilité, et ces choix se ressentent immédiatement. Par exemple, lancer Shadow sur une hoverboard survitaminée, c’est à la fois jouissif et frustrant : la vitesse est folle, mais chaque virage devient un défi presque suicidaire. À l’inverse, miser sur un build équilibré donne un contrôle fluide, sans jamais ennuyer.

Ce qui impressionne, c’est la liberté offerte au joueur. On peut se tromper, tester, expérimenter, et le jeu ne sanctionne pas trop durement. La sensation de progresser par essais et erreurs fonctionne très bien, et on se surprend à relancer encore et encore pour trouver le combo parfait.

Le système de Rivaux – la meilleure idée du jeu

Si un élément mérite d’être retenu, c’est bien la mécanique des rivaux dans Sonic Racing Crossworlds. À chaque course, un adversaire se détache et devient votre némésis du moment. Cet ennemi n’hésite pas à vous provoquer verbalement et à vous compliquer la vie sur la piste.

La subtilité, c’est que le jeu s’adapte à vos performances. Si vous enchaînez les victoires, un rival plus coriace entre en scène. Et là, même un joueur expérimenté peut se faire surprendre. Dans notre session, un Knuckles contrôlé par l’IA nous a donné du fil à retordre au point de frôler la défaite sur un circuit pourtant simple.

Mieux encore, certaines rivalités s’accompagnent de dialogues spécifiques entre les personnages. Voir Shadow et Metal Sonic se lancer des piques ajoute une couche de fan service qui plaira énormément aux passionnés de l’univers. Ces interactions donnent de la vie aux courses et renforcent l’immersion.

En somme, le système de rivaux est un vrai game changer. Il pousse à rester concentré, évite la monotonie et encourage à s’améliorer.

Les CrossWorlds – une idée géniale mais incomplète

Le cœur du concept de Sonic Racing Crossworlds repose sur ses circuits hybrides. En plein milieu d’une course, le joueur en tête choisit le prochain monde dans lequel tout le peloton va basculer. Résultat : un mélange permanent de décors et d’ambiances, créant des courses imprévisibles.

Visuellement, c’est une réussite. Les transitions entre les mondes sont fluides et spectaculaires. On passe d’un décor futuriste à une jungle luxuriante en une fraction de seconde, sans temps mort.

Mais si l’esthétique séduit, la mémoire ludique des circuits fait défaut. Contrairement à un Rainbow Road ou un Cortex Castle, aucun tracé ne reste gravé en tête. Les circuits sont beaux, mais interchangeables. Leur manque de gimmicks ou de défis spécifiques empêche de vraiment adapter sa conduite. Peu importe le décor, la stratégie reste la même.

C’est dommage, car le concept de CrossWorlds a du potentiel. Espérons que les coupes non disponibles dans cette preview réservent des surprises plus marquantes.

Un multijoueur qui mise tout sur le crossplay

La grande force de Sonic Racing Crossworlds, c’est sa volonté de s’imposer en multijoueur. SEGA l’a compris : un jeu de kart, c’est avant tout une expérience collective. Avec le crossplay, les barrières disparaissent entre les plateformes. Peu importe que vos amis soient sur PlayStation, Xbox, Switch ou PC, tout le monde peut se retrouver en ligne.

Là encore, SEGA attaque directement son concurrent : Mario Kart World n’a pas de crossplay. Cette différence pourrait suffire à séduire une communauté en quête de compétitions ouvertes.

Et le jeu s’y prête bien : objets chaotiques, vitesse grisante, rivalités qui pimentent chaque partie… Sur ce terrain, Sonic Racing Crossworlds trouve une vraie légitimité. La question sera de savoir si la variété des circuits suffira à maintenir l’intérêt sur le long terme.

Réalisation – du beau mais du creux

Graphiquement, Sonic Racing Crossworlds est séduisant. Les personnages sont bien modélisés, les environnements détaillés, les effets visuels spectaculaires. Pourtant, cette beauté cache une certaine superficialité.

Les circuits, aussi jolis soient-ils, manquent d’âme. Et surtout, la sensation de vitesse laisse à désirer. Là où Mario Kart ou Crash Team Racing parviennent à donner des frissons sur un simple turbo, Sonic Racing Crossworlds semble retenir ses chevaux. On roule vite, mais sans jamais avoir ce petit vertige propre aux grands jeux de kart.

La physique, elle aussi, reste approximative. Les collisions manquent de punch, et les virages n’ont pas toujours l’impact attendu. Résultat : les courses sont fun, mais moins intenses que celles de la concurrence.

Sonic Racing Crossworlds est proche de l’excellence, mais pas encore

Après une demi-heure de preview, notre impression est claire : Sonic Racing Crossworlds est de loin la meilleure tentative de SEGA dans le domaine. Grâce à son système de rivaux, son crossplay et sa personnalisation poussée, il offre une vraie alternative aux autres licences de kart.

Mais il reste du chemin. Les circuits doivent devenir plus mémorables, la vitesse plus grisante, et la physique plus marquée. Sinon, le jeu risque de rester dans l’ombre du géant Mario Kart.

Au final, Sonic Racing Crossworlds n’est pas une pâle copie, mais il n’égale pas encore techniquement ni graphiquement son rival. Les sensations de vitesse manquent, la physique reste bancale, mais l’expérience est suffisamment fun et accessible pour donner envie d’y revenir.

Verdict provisoire de Sonic Racing Crossworlds

Sonic Racing Crossworlds se révèle comme une belle surprise. Il n’atteint pas encore l’excellence, mais il montre que SEGA a enfin compris ce qu’attend son public : un jeu fun, compétitif, fédérateur et surtout pas honteux face à Mario Kart.

S’il parvient à enrichir ses circuits et à booster ses sensations de conduite, il pourrait bien devenir le meilleur Sonic Racing jamais sorti. Pour l’instant, c’est un solide outsider, qui avance vite, mais pas encore assez pour dépasser le roi.