Nous étions à la Gamescom 2025, sur le stand B2B de THQ Nordic, pour découvrir en avant-première Tides of Tomorrow. Là, DigixArt nous a reçus pour une session hands-off de 30 minutes en compagnie du directeur créatif Adrien Poncet et du producteur Kevin Bard. Ils nous ont expliqué les fondations du jeu : son concept unique de narration multijoueur asynchrone, les raisons qui les ont poussés à explorer ce système, ainsi que les grandes lignes du gameplay et de l’univers. Ce premier contact a posé les bases de notre compréhension du projet.

Tides of Tomorrow propose un univers aquatique et post-apocalyptique

Visuel clé officiel du jeu : l’ambiance colorée et post-apocalyptique de Tides of Tomorrow, où la planète Elynd est submergée par les eaux et envahie de pollution plastique.

Tides of Tomorrow se déroule sur Elynd, une planète océanique ravagée par la pollution plastique et une mystérieuse maladie mortelle qui menace toute forme de vie. Comme le souligne le directeur créatif Adrien Poncet, les continents d’Elynd ont été engloutis après un Grand Déluge. Cette “maladie causée par du plastique toxique” ravage tout sur son passage.

Autrement dit, vous n’êtes pas sur une mer paradisiaque. Les océans sont devenus le “continent du plastique” d’un futur dystopique, où chaque goutte d’eau peut sembler aussi toxique qu’un cocktail chimique. Les joueurs incarnent des membres des Tidewalkers (les « marcheurs des marées »), en quête d’un remède contre cette plastification destructrice.

Des communautés en équilibre fragile

Sur Elynd, diverses communautés se partagent les dernières parcelles de civilisation flottante. Les villages et villes éparpillés sur l’océan appartiennent à des factions rivales, chacune avec ses propres intérêts.

Le joueur doit explorer ces cités maritimes, nouer des alliances ou les rompre. Mais attention : chaque décision peut créer de nouveaux ennemis. Par exemple, choisir de soutenir un groupement de pêcheurs organiques contre des industries polluantes peut dégrader vos relations avec d’autres.

Le communiqué officiel confirme d’ailleurs que “chaque décision a le potentiel de créer de nouveaux adversaires”, soulignant l’importance de la diplomatie au même titre que la survie.

Tides Of tomorrow est un jeu multijoueur au gameplay asynchrone

Tides of Tomorrow n’a pas de héros unique. Il y a autant de personnages principaux que de joueurs dans le monde.

Le jeu innove grâce à son système multijoueur asynchrone. Plutôt que de jouer en direct avec d’autres, vous suivez le parcours laissé par un autre explorateur numérique.

Suivre un Tidewalker

Au lancement d’une partie, le système vous attribue aléatoirement un Tidewalker. Vous pouvez aussi partager un code unique pour suivre un ami ou un streamer, pratique pour jouer en communauté.

Le jeu est obligatoirement connecté. On ne se retrouve jamais totalement seul, sauf si l’on choisit le mode solo : dans ce cas, DigixArt remplace les joueurs réels par des personnages pré-créés.

Les traces laissées par les joueurs

Pendant votre partie, vous observez les actions de celui que vous suivez, comme des visions fantômes. Vous assistez à ses choix, ses succès ou ses échecs, puis vous décidez de les assumer… ou non.

Attention cependant : les PNJ se souviennent des actes du joueur précédent. Si votre prédécesseur a gagné la confiance d’un village, vous arriverez avec une réputation favorable. À l’inverse, s’il a provoqué les autorités locales, vous serez accueilli avec méfiance.

Lors de notre session de preview, nous avons vu un garde bloquer un chemin car le joueur précédent avait contrarié les autorités. Dans notre partie, en revanche, le passage était libre et nous avons pu discuter avec deux habitantes sur une terrasse.

Un système de profils évolutif

Ces choix cumulés définissent progressivement un profil. Tides of Tomorrow suit votre tendance : le trait “Survivaliste” grimpe si vous ramassez systématiquement tout, tandis que “Coopératif” augmente si vous laissez des objets pour les suivants.

Chaque action laisse donc une empreinte. Vider un coffre signifie qu’un joueur suivant ne trouvera rien. À l’inverse, laisser une seringue de soins peut littéralement sauver des centaines de personnes.

Ce système asynchrone, inspiré des fantômes de Dark Souls ou Elden Ring, pousse à l’entraide implicite. Selon le producer Kevin Bard : « Pour la première fois, votre histoire change en fonction des joueurs que vous décidez de suivre », ouvrant de nouvelles possibilités narratives et ludiques.

La narration au cœur de Tides Of Tomorrow

Adrien Poncet rappelle que, dans ce monde imprévisible, la narration reste essentielle. Il insiste : « Comme dans Road 96, la narration est au cœur de l’expérience. Dans ce monde océanique impitoyable, vous incarnez des Tidewalkers, témoins des échos des actions d’autres joueurs. À vous de coopérer… ou de semer le chaos ! »

En résumé, vos choix et ceux des autres s’entrelacent pour former une fresque collective. Chacun devient à la fois acteur et spectateur du récit global, dans une boucle continue où rien n’est figé.

Les choix narratifs et leurs conséquences

L’aventure varie drastiquement d’un joueur à l’autre. Et c’est exactement pour cela que l’on avait hâte de voir cette présentation de la part des développeurs français de chez Digixart !

Exemple concret en preview de Tides Of Tomorrow

Lors de la démo, nous avons vu deux versions d’une même scène d’arrimage sur une île. Dans celle du joueur précédent, le chemin principal était bloqué par un garde. Il avait dû faire demi-tour. Dans notre version, la route était libre et nous avons discuté avec deux habitantes à une terrasse.

Autre exemple : la même zone, explorée de nuit, était barricadée. Nous avons dû escalader des toits et infiltrer un bâtiment en évitant caméras et gardes. Ces deux chemins menaient au même pont… mais selon les choix passés, ce pont pouvait être intact ou détruit.

Une rejouabilité assumée

Ces ramifications promettent une forte rejouabilité. DigixArt annonce environ quinze destinations distinctes réparties dans cet océan de plastique, avec des variations jour/nuit et des événements dynamiques.

La durée de vie annoncée oscille entre 10 et 15 heures. Entre chaque région terrestre, le joueur pilote son bateau et affronte des événements aléatoires : tempêtes, attaques de pirates, accidents. Ces séquences maritimes rythment l’expérience et apportent une respiration bienvenue.

Au final, l’aventure prend la forme d’un roman interactif dont chaque joueur lit un chapitre à travers les yeux de protagonistes différents.

Direction artistique et aspects techniques

Un style visuel unique

Dès les premières images, Tides of Tomorrow séduit par son style coloré et éclatant, à contre-courant des univers post-apo ternes. Les décors regorgent de détails : docks bricolés, structures flottantes, néons fluorescents.

Ce choix visuel tranche avec Road 96 et affirme une identité forte. Le jeu, encore en développement, affiche déjà une belle fluidité et un soin particulier dans les animations et les effets de lumière.

Adrien Poncet précise qu’Elynd reflète une “climate fiction” décalée. On y voit des personnages inhaler un oxygène de secours appelé ozen. Malgré un contexte sombre, le ton reste audacieux et irrévérencieux. Ce contraste confirme la volonté de DigixArt de surprendre.

Une technique maîtrisée

Techniquement, l’équipe de Montpellier s’appuie sur l’Unreal Engine, optimisé pour les consoles de nouvelle génération. Les développeurs expliquent avoir multiplié les prototypes, via un environnement de test surnommé « prototext », afin de valider les mécaniques de choix et d’intrigue.

Le résultat est convaincant : interface claire, commandes du bateau déjà solides, transitions naturelles entre exploration, infiltration, dialogues et mini-jeux. Reste à vérifier la stabilité finale et la lisibilité du système asynchrone avec un grand nombre de joueurs connectés.

Quelles perspectives pour Tides Of Tomorrow ?

Au terme de cette première session, notre curiosité reste intacte et notre impatience renforcée.

Tides of Tomorrow étonne par son concept inédit de narration collaborative et son univers riche en couleurs. Nous aurions aimé explorer plus en profondeur certains choix moraux aperçus dans les trailers, mais le temps manquait.

L’éditeur Deep Silver (THQ Nordic) annonce une sortie prévue le 24 février 2026 sur PC, PS5 et Xbox Series X/S. D’ici là, DigixArt a largement le temps de peaufiner et d’élargir ses tests.

En attendant, le projet se présente comme une proposition forte. Il combine l’aventure narrative chère à DigixArt avec une approche multijoueur novatrice. Si toutes les mécaniques tiennent leurs promesses, Tides Of Tomorrow pourrait devenir un futur incontournable des jeux narratifs interactifs.

Qu’on veuille coopérer ou « faire des vagues », une chose est sûre : ce jeu fera parler de lui, car aucune partie ne ressemblera à une autre.