Cronos: The New Dawn est le nouveau survival horror ambitieux du studio polonais Bloober Team. Ce développeur, basé à Cracovie, s’est fait un nom avec sept titres en dix ans (Layers of Fear 1 & 2, Observer, Blair Witch, The Medium et le remake de Silent Hill 2). Il affiche avec Cronos « une ambition nouvelle : créer une œuvre originale, plus axée sur l’action, mêlant science-fiction, horreur corporelle et narration ramifiée ». Sorti le 5 septembre 2025 sur PC et consoles, le jeu nous plonge dans un Pologne post-apocalyptique rétro-futuriste où vous incarnez une mystérieuse voyageuse du temps. Il s’agit d’un survival horror mêlant voyage temporel et zombies. Le titre mise sur une atmosphère sombre et oppressante, un scénario dense et des mécaniques de jeu originales pour renouveler le genre. Mais, comme nous le verrons, il n’est pas exempt de défauts. Nous avons exploré chaque recoin de Cronos: The New Dawn pour vous donner l’avis le plus sincère possible !

Cronos – immersion dans une Pologne rétro-futuriste

Dès les premières minutes, Cronos frappe par son univers visuel. Le jeu nous transporte dans une « Pologne alternative des années 1980 » ravagée par un cataclysme. Chaque décor brutaliste semble chargé d’histoire et de désolation.

Cet univers post-industriel en ruines, dominé par l’architecture de l’époque communiste, dégage une ambiance profondément sinistre. Le joueur se sent oppressé par ce monde où l’esthétique soviétique se mêle à une technologie rétro-futuriste.

Une identité visuelle marquée

Neige sale, bâtiments effondrés, mutants enragés : chaque élément contribue à l’identité de Cronos. Bloober démontre sa maîtrise dans la création de décors immersifs, inquiétants et fascinants.

Un son qui glace le sang

Le sound design accentue ce malaise. Synthés sombres, bruits métalliques, enregistrements étranges : tout participe à l’atmosphère lourde et angoissante. Chaque pas dans une ruelle enneigée ou une usine désaffectée évoque un film de science-fiction horrifique.

Ce soin du détail visuel et sonore figure parmi les grandes réussites de Cronos: The New Dawn.

Cronos – un gameplay hybride entre survie et action

Le personnage principal est une voyageuse silencieuse, enfermée dans une armure intégrale lourde et énigmatique. Envoyée par une organisation appelée le Collectif, elle explore des zones dévastées. Sa mission : repérer des failles temporelles et remonter le temps pour extraire des âmes de cadavres.

Le grappin temporel

Ce contexte nourrit un gameplay varié. L’arme principale dispose d’un grappin temporel qui manipule les anomalies. En visant certains éléments, on peut faire basculer des zones dans le passé. Un escalier effondré redevient intact, un pont calciné se reconstruit, des plateformes se réalignent. Ces énigmes interrompent la tension des combats et offrent des moments de respiration.

Ressources et inventaire

Entre deux phases temporelles, la progression garde un parfum de survival. Les munitions et les soins se font rares. Fouiller chaque recoin devient indispensable, tout comme la gestion minutieuse de l’inventaire. Les améliorations proviennent d’objets trouvés dans l’environnement : forge, fabrication de munitions, grenades incendiaires. Le système de craft reste discret mais utile.

Exploration et gadgets

Bloober introduit aussi des mécaniques inédites. En milieu de partie, une paire de bottes antigravité permet de marcher sur les murs et de franchir d’immenses cratères. L’exploration gagne alors en dynamisme et en verticalité.

Ces gadgets transforment le rythme. Ils offrent une perspective nouvelle sur les paysages dystopiques de Nowa Huta. À certains moments, Cronos évoque un puzzle-game ou un jeu de plates-formes. Ces phases originales apportent de la variété et un vrai souffle au gameplay.

Combats intenses et mécanique de fusion

Les affrontements de Cronos sont rythmés et lourds. La voyageuse manie des armes futuristes : pistolet, fusil, canon à plasma, grenades ou torche incendiaire. Mais le système de fusion des ennemis distingue le jeu.

Une mécanique unique

Chaque monstre vaincu peut être absorbé par d’autres et donner naissance à une abomination plus puissante. Pour éviter ce processus, il faut incinérer les cadavres. La torche et le lance-flammes deviennent des outils indispensables. Ce choix stratégique pousse à réfléchir : éliminer une menace immédiate ou brûler un corps pour limiter le danger futur ?

Un challenge brutal

Les combats ne pardonnent pas. Le premier boss peut tuer en trois coups. Les monstres plus massifs obligent à consommer une grande partie des munitions, parfois plus coriaces que certains boss. Heureusement, l’environnement propose des solutions : barils explosifs et réservoirs d’huile permettent de faire sauter des groupes entiers.

Problèmes d’équilibrage

Malgré ces atouts, l’équilibrage pose problème. L’inventaire reste limité à huit emplacements. Les points de sauvegarde sont mal placés, entraînant des boucles frustrantes après une mort.

Cette rigidité, associée aux nombreuses références aux classiques (Silent Hill, Dead Space, Resident Evil), donne parfois au gameplay un côté trop scolaire. Cronos reste intense, mais il demande patience et persévérance.

Cronos – ambiance sonore et direction artistique

Un univers sonore soigné

Cronos mise énormément sur le son. Chaque zone possède sa propre ambiance oppressante. Le mix entre bruits industriels, vent glacé et musiques électroniques installe une tension constante.

Les voix, en revanche, manquent d’homogénéité. Certaines performances d’acteurs convainquent, d’autres paraissent maladroites ou kitsch. Cette irrégularité surprend dans un jeu globalement soigné.

Des visuels marquants

Graphiquement, Cronos impressionne. La fusion des monstres apporte une identité unique. Les paysages polonais enneigés et désertiques, sublimés par une météo dynamique et des jeux de lumière, marquent les esprits.

Sur PC, le titre reste fluide et stable. Nous n’avons pas rencontré de bugs majeurs ni de chutes de framerate bloquantes. Quelques disparitions d’objets ou animations approximatives apparaissent parfois, mais elles restent mineures.

Les forces et faiblesses de Cronos

Les points forts

Cronos: The New Dawn s’impose comme un titre d’atmosphère. Son univers rétro-futuriste et sa direction artistique soignée rendent chaque zone mémorable. Les mécaniques originales — manipulation du temps, bottes gravitationnelles, fusion des monstres — enrichissent l’expérience.

La durée de vie atteint une vingtaine d’heures pour une première partie, ce qui reste solide pour un survival horror. La narration dense captive avec ses enjeux politiques et psychologiques. Documents et dialogues nourrissent un univers riche.

Les points faibles

Malgré ces qualités, Cronos accumule quelques défauts. La difficulté, combinée à une gestion stricte des ressources, en irrite plus d’un. Les combats deviennent épuisants quand les munitions et les soins manquent.

Certains checkpoints mal placés aggravent la frustration. Le bestiaire, bien que varié, se répète : mêmes ennemis déclinés en plusieurs tailles ou fusions. Enfin, le jeu ne fait pas toujours peur. La tension existe, mais l’action prend parfois le pas sur l’horreur. Le scénario, dense, met aussi du temps à se lancer.

Conclusion : Cronos, GOTY 2025 ?

Au final, Cronos: The New Dawn reste un survival horror audacieux. Il séduit par son ambiance, son univers rétro-futuriste et ses mécaniques originales. Bloober Team s’éloigne de ses habitudes narratives pour proposer un jeu plus orienté action et tension.

Le résultat n’est pas parfait : inventaire contraignant, combats impitoyables et fin discutable. Pourtant, Cronos s’impose comme une étape importante pour le studio et un hommage réussi aux classiques du genre.

On en ressort conquis, intrigué, et impatient de voir la suite.

7.5/10

Entre oppresion et glauque !

Les +

  • Univers visuel et sonore exceptionnel (Pologne alternative, brutaliste, synthé inquiétant)

  • Des mécaniques originales (manipulation du temps, bottes antigravité, fusion des monstres)

  • Durée de vie conséquente (~20h) et histoire riche captant l’attention

  • Références explicites aux classiques de l’horreur qui plairont aux fans

  • Combats stratégiques en plus des phases d’infiltration/exploration

Les –

  • Système d’inventaire trop restrictif et gestion des ressources frustrante (améliorations limitées)

  • Gameplay rigide et parfois répétitif (combats exigeants, bestiaire peu varié)

  • Scénario et dialogues bavards au début, progression un peu lente vers le cœur de l’intrigue

  • Quelques bugs/animations et doublage inégaux

  • Pas toujours très effrayant malgré son ambiance (combat frustrant plus que terrifiant)