Lords Of The Fallen ne m’était pas inconnu. Sorti une première fois en 2014, j’en ressortais avec un avis mitigé. Le jeu était sympa, la proposition également, mais il manquait cruellement d’originalité et les bugs et problèmes techniques n’arrangeaient guère cela. 9 ans plus tard, CI Games remet le couvert tout en nous plongeant dans le même univers, mais 1000 ans plus tard ! Alors, avons-nous affaire à un jeu aussi futuriste que son scénario ? A-t-il respecté ses engagements ? Après l’excellent Lies Of P, peut-il en faire autant ? Voici mon avis sur Lords Of The Fallen !

Dans l’univers de Lords Of The Fallen, Pieta est le premier véritable adversaire qui se dresse devant les joueurs. Une figure à la fois féroce et émouvante, dont les combats effrénés avec des mouvements gracieux d’épée peuvent laisser place à des larmes de sang. Après un duel tendu, elle déploie ses ailes écarlates, s’envole dans les cieux, semant la destruction ! C’est une scène qui marque les esprits.

Pieta Lord Of The Fallen
Elle va te défoncer ! Autant que Sugus avec moi lorsque je met des majuscules inutiles dans mes articles :3

Lords Of The Fallen: Les origines d’un émule

Développé par Hexworks, LOTF s’inspire ouvertement des éléments les plus populaires des titres Souls de FromSoftware. Avec bien évidemment l’inoubliable Elden Ring. Là où Pieta se révèle emblématique de l’ensemble du jeu, il est important de noter que Lords Of The Fallen adopte une esthétique et une jouabilité semblables à celles des Souls. Cependant, il peine à reproduire la même excellence, laissant une impression d’imitation rêche sur les bords.

Lords Of The Fallen impressions belge les players du dimanche
T’es pas toi, quand t’as faim ! (celui qui a la ref, GG !)

Retour aux sources

Si le titre de ce jeu vous semble familier, c’est peut-être en raison de l’existence d’un premier opus en 2014. À l’époque, il avait été développé par Deck13 et édité par CI Games. Il s’agissait déjà d’une tentative de capturer l’essence des Souls. Un retour à ce jeu initial dans le but de cette critique a mis en lumière son vieillissement. Avec son combat pesant et ses graphismes génériques. Ce nouveau Lords Of The Fallen, développé par Hexworks (toujours édité par CI Games), s’efforce de remédier à ces lacunes en améliorant le système de combat et en insufflant une nouvelle histoire.

Lords Of The Fallen Comparison
Le monde d’Umbral fait littéralement froid dans le dos !

Une capture de l’essence des Souls

Hexworks parvient à capter les éléments qui font la renommée des jeux Souls. Ce n’est pas seulement la difficulté élevée ou la présence de boss ailés de sexe féminin, c’est surtout le combat minutieux, la conception d’un monde en boucle, et l’univers torturé peuplé de créatures à terrasser. Toutefois, Lords Of The Fallen ne peut s’empêcher d’adopter certains des aspects les moins appréciés du genre… Comme par exemple, une ambiance oppressante ! Ou encore des segments de plateforme maladroits, et des choix de conception artificielle pour augmenter la difficulté.

Molhu
Molhu est la réincarnation du Nain de Jardin que tu écrasais chez Tata Suzette.

Des impressions en demi-teinte pour Lords Of The Fallen…

Les premières impressions laissent un goût mitigé. L’intrigue du jeu est minimaliste, au point d’être sous-développée, servant principalement d’alibi pour commencer l’aventure. Le choix de la classe de départ est courant. Bien que l’utilisation de la magie soit considérée comme une compétence avancée. Quant au créateur de personnage, il laisse les visages en disgrâce, malgré quelques options de barbe intéressantes.

Magie dans lord of the fallen
La magie dans Lords Of The Fallen, c’est cool ! Mais réservé à une caste de joueurs…

Des similitudes frappantes

Le gameplay de Lords Of The Fallen présente des similitudes frappantes avec Dark Souls. On y retrouve notamment des attaques légères et lourdes, des parades, la gestion de l’endurance, la guérison à partir d’un approvisionnement limité, l’amélioration des attributs pour les bonus d’arme, et l’utilisation des Souvenirs des boss pour obtenir des armes uniques. L’exploration suit le modèle classique des jeux Souls, d’un vestige à l’autre. En cas de décès, la vigueur est perdue, mais peut être récupérée. Une petite différence réside dans les dégâts de flétrissement : bloquer les attaques entraîne des dégâts temporaires, récupérables en contre-attaquant. Cela encourage un style de jeu plus offensif, une touche rappelant Bloodborne.

Lampe bleue lord of the fallen
Jamais sans ma lampe torche !

Des environnements familiers

Les environnements que vous explorerez cocheront toutes les cases des clichés des jeux Souls. Avec des villages hantés par des ennemis titubants et des zombies, des ruines enneigées recouvertes d’une épaisse couche de neige, des châteaux délabrés habités par des chevaliers furieux et des salles de torture macabres. Le jeu vous plongera même dans un marais empoisonné, une caractéristique typique des jeux Souls. Les conceptions des niveaux sont complexes, ingénieuses et regorgent de passages secrets. Bien que la progression à travers le monde reste linéaire.

Les cartes à collectionner servent d’indices artistiques pour vous guider. Mais cela compense vaguement une absence parfois déconcertante de direction et des intrigues rarement intrigantes.

Environnement LOTF
On est à Dol Guldur ou quoi ici ?!

Lords Of The Fallen propose un soupçon d’originalité

Malgré son apparente ressemblance avec les jeux Souls, Lords Of The Fallen apporte quelques idées originales, notamment la lampe ombrale. Cet outil permet de passer du monde des vivants, nommé Axiom, à celui des morts, appelé Umbral. Elle permet de scruter Umbral en quête de secrets. Mais aussi d’arracher les âmes des ennemis pour infliger des dégâts de flétrissement, et de détruire les âmes contrôlant certains ennemis invulnérables.

Cependant, le didacticiel ne fait pas un travail optimal pour expliquer ces mécanismes essentiels ! Et leur utilisation peut se révéler lente et maladroite…

Tutoriel lords of the fallen 2023 les players du dimanche
Le tutoriel est lent, ennuyeux et maladroit ! Un peu comme… Non, oubliez ça !

Un passage sombre et inédit

Le passage complet à Umbral, que ce soit par le biais de la lampe ou à travers la mort, constitue l’une des facettes les plus passionnantes du jeu. Il agit efficacement comme une vie supplémentaire. Transformant le monde en une vision cauchemardesque de brouillard perpétuel, de croissances bio-horrifiques et d’ennemis ressuscités utiles pour la progression.

Des passerelles et des plates-formes squelettiques, auparavant cachées, font leur apparition soudaine, ouvrant la voie à des énigmes environnementales potentiellement passionnantes, mais sous-exploitées. Les joueurs peuvent se déplacer à Umbral à leur gré, mais ne peuvent quitter cet univers qu’à partir de totems spécifiques. C’est une mécanique exploitée par Hexworks pour augmenter la tension. Au fil du temps, des ennemis plus puissants apparaissent, débouchant finalement sur une poursuite par une silhouette sombre, armée d’une faux, créant une ambiance merveilleusement angoissante.

Faux Lords Of The Fallen
Shht ! Vous allez le réveiller !

Un sombre contraste technique

Cependant, la performance technique du jeu est un point faible. Le développeur a publié plusieurs mises à jour au cours de la période de critique pour résoudre certains « problèmes ». Mais, en l’état actuel, il est difficile de recommander Lords Of The Fallen pour cela.

De ce que nous savons, sur PS5, le framerate souffre de soubresauts fréquents. Les textures apparaissent brusquement, les effets visuels comme la météo semblent flous, et l’intelligence artificielle des ennemis peut être imprévisible.

Sur PC, c’est un peu mieux, mais pas de quoi casser 3 pattes à un canard !

À un moment, un bug m’a contraint à jouer sans son, bien qu’il ait été corrigé par la suite. Plus tard, une zone du château affichait un framerate si bas qu’elle en devenait presque injouable. J’ai été contraint de négliger les ennemis et de courir vers la fin tant bien que mal.

Cet aspect du jeu a également été corrigé, mais de manière grossière, en bloquant une porte pour fermer la moitié de la zone. Je laisse aux experts de Digital Foundry le soin de mener une analyse plus approfondie, mais mourir contre les boss en raison de problèmes de framerate provoquant des esquives mal synchronisées ne correspond pas au défi que l’on recherche dans un jeu de type Souls…

C’est regrettable, car malgré ces problèmes, il subsiste des moments de beauté visuelle occasionnels. Et les designs macabres sont alimentés par le moteur Unreal Engine 5. Cependant, entre les performances médiocres et les tons sombres et monotones, Lords Of The Fallen peine à se hisser au niveau des jeux Souls-like de nouvelle génération.

Lords Of the Fallen pas beau
Beau de loin, mais loin d’être beau ?

Une réflexion sur le genre

En fin de compte, après avoir joué à Lords Of The Fallen, il est difficile de ne pas s’interroger sur l’état du genre. Même si ce titre se rapproche de l’expérience des nouveaux jeux Souls, FromSoft continue d’innover et de repousser les limites du genre, notamment avec Elden Ring et son monde ouvert.

La concurrence, illustrée par des jeux comme Lords Of The Fallen et le supérieur Lies of P, tente de recréer la magie des jeux Souls, mais personne ne parvient à égaler la maestria de FromSoft. Pourquoi se contenter d’une copie quand l’expérience originale demeure inégalée ?

6.1/10

Mouais.

Lords of the Fallen, malgré ses ambitions d’émuler les Souls de FromSoftware, peine à atteindre leur grandeur. Le jeu, en proie à des problèmes de performance et à une ambiance oppressante, manque d’originalité et de direction narrative. Les similitudes avec Dark Souls ne parviennent pas à cacher ses défauts, et les nouvelles idées, telles que la lampe ombrale et les voyages entre les mondes des vivants et des morts, restent sous-exploitées. Les soucis techniques, notamment le framerate, viennent ternir l’expérience. En fin de compte, Lords of the Fallen soulève la question : pourquoi se contenter d’une imitation quand l’original reste inégalé ? Malgré ses moments de beauté visuelle et d’originalité, le jeu peine à rivaliser avec les Souls-like de nouvelle génération, laissant les joueurs en quête d’une expérience plus convaincante et raffinée.