Il y a des jeux qui t’accompagnent un temps, puis il y a Football Manager 2026 — celui qui s’invite dans ta vie, s’installe, et te fait remettre en question ta notion du temps libre.

Je vais être honnête avec toi : je ne pensais plus être surpris par un Football Manager. Après vingt ans à jongler entre les tactiques, les promesses aux joueurs et les coups de gueule en conférence de presse, je pensais avoir tout vu. Et pourtant, Football Manager 2026 m’a bluffé.
Pas forcément pour les raisons que tu imagines, d’ailleurs.

Dès le lancement, tu sens que quelque chose a changé. L’écran de démarrage est plus propre, l’interface plus épurée, et surtout… tout semble plus vivant. Puis tu réalises : tout le jeu tourne désormais sur le moteur Unity, une première historique pour la série.
Après un an d’absence, Sports Interactive revient avec la plus grande refonte technique et tactique depuis les débuts de la licence. Et franchement, ça se sent.

Mais qui dit révolution dit aussi chaos. Football Manager 2026 regorge de nouveautés incroyables, mais il traîne aussi un nombre impressionnant de bugs et d’imperfections. C’est un peu comme un jeune prodige qu’on envoie trop tôt en équipe première : prometteur, mais pas encore prêt pour la Ligue des Champions.

Gameplay – Entre génie tactique et maladresses de jeunesse

Le cœur du jeu, c’est évidemment le gameplay. Et sur ce point, Football Manager 2026 ne se contente pas d’améliorer la formule : il la réinvente presque entièrement.

Les points forts

La grande nouveauté, c’est le système tactique double. Tu peux désormais créer deux formations différentes : une pour la phase offensive et une autre pour la phase défensive. Cela permet de mieux représenter la réalité du football moderne, où les équipes changent de structure en fonction de la possession.
Tu veux un 4-3-3 en attaque qui devient un 5-2-3 sans ballon ? C’est enfin possible. Et le jeu gère ça de manière fluide, naturelle, crédible.

Autre changement majeur : les rôles des joueurs. Certains anciens rôles ont disparu ou été renommés, et de nouveaux sont apparus, comme le fameux Channel Midfielder. Ces évolutions incitent à repenser la façon dont tu construis ton effectif. Acheter un joueur ne se résume plus à ses attributs techniques : il faut anticiper sa contribution dans deux systèmes tactiques différents.
C’est brillant, complexe, parfois exigeant, mais toujours passionnant.

Et puis, parlons du retour le plus attendu : la vue 2D. Oui, le mode classique est de retour, et c’est une bénédiction. Les puristes vont retrouver cette lecture claire et stratégique des matchs qui manquait tant. Voir les espaces se créer, les blocs coulisser, les joueurs se déplacer logiquement… c’est un vrai bonheur.

Enfin, mention spéciale au recrutement, qui gagne encore en profondeur. Le scouting féminin et masculin s’enrichit d’un nombre impressionnant de données, et le jeu te pousse à réfléchir à long terme. On se rapproche d’une vraie expérience de manager moderne, obsédé par la compatibilité tactique et la valeur analytique des profils.

Les points faibles

Mais soyons francs : le tableau n’est pas parfait.
D’abord, l’interface. Le nouveau système en cartes et tuiles est élégant, mais terriblement peu pratique. Il faut parfois trois clics pour accomplir une action qui en demandait un seul auparavant. Et dans un jeu où tu passes des heures à naviguer dans des menus, c’est une vraie perte de confort.

Autre frustration : certains menus n’ont pas de bouton “Retour”. Tu veux simplement revenir en arrière ? Impossible. Tu dois tout fermer et repartir de zéro. C’est un détail, mais à la centième fois, c’est infernal.
Pire encore : ouvrir la fiche d’un joueur pendant un match peut annuler tes remplacements. Une erreur de code absurde, mais bien réelle sur les versions de test.

Et n’oublions pas les bugs. Certains sont mineurs (affichages étranges, menus figés), d’autres beaucoup plus gênants : joueurs figés sur le terrain, visages déformés, ralentissements soudains…
Résultat : l’expérience est parfois frustrante. Mais le potentiel est énorme.

Graphismes – Une métamorphose visuelle

C’est sans doute la transformation la plus spectaculaire de Football Manager 2026. Grâce au moteur Unity, le jeu franchit un cap visuel jamais atteint dans la série.
Les matchs sont plus colorés, plus fluides, et les animations plus réalistes. Les mouvements des joueurs, amortis de poitrine, contrôles orientés, passes dans l’espace, sont bien plus naturels qu’avant.

Les stades aussi gagnent en crédibilité. Les éclairages dynamiques, les ombres, les pelouses détaillées… tout contribue à une immersion renforcée. Pour la première fois, on a vraiment la sensation de regarder un match retransmis à la télévision.

Mais tout n’est pas parfait. Les visages de joueurs posent encore problème. Certains sont étranges, voire “creepy” comme l’ont décrit plusieurs journalistes. Les spectateurs, eux, ressemblent souvent à des mannequins sans âme.
Et bien sûr, quelques bugs graphiques viennent casser l’ambiance : vêtements transparents, textures manquantes, gestes figés. Rien de dramatique, mais assez fréquent pour rappeler qu’on est encore face à une version instable.

Malgré ces défauts, la direction prise est excellente. Le moteur Unity a un potentiel énorme, et quand tout sera optimisé, Football Manager 2026 pourrait enfin être aussi beau qu’il est profond.

Bande-son – Discrète mais plus soignée

Soyons honnêtes : Football Manager n’a jamais été connu pour sa bande-son. Ce n’est pas un FIFA, et ce n’est pas ce qu’on lui demande.
Mais Football Manager 2026 fait un petit pas en avant dans ce domaine. Les sons de menus sont plus propres, les ambiances de match un peu plus crédibles, avec des réactions du public mieux timées et des cris plus réalistes.
C’est subtil, mais ça participe à l’immersion.

Cela dit, la plupart des joueurs coupera probablement le son pour se concentrer ou écouter autre chose en fond. Et c’est très bien comme ça. Ce jeu se vit dans le silence de la stratégie, pas dans le vacarme des tribunes.

Scénario – Ton histoire, ta légende

Il n’y a pas de scénario imposé dans Football Manager 2026, et pourtant, c’est sans doute l’un des jeux les plus narratifs qui soient.
Chaque partie est une aventure unique. Chaque décision, chaque transfert, chaque victoire ou échec raconte quelque chose. Tu n’as pas besoin d’un scénario écrit : c’est toi qui l’écris, saison après saison.

La grande nouveauté, c’est l’arrivée du football féminin. Sports Interactive y travaille depuis quatre ans, et le résultat est impressionnant. Les joueuses sont modélisées avec soin, leurs animations sont crédibles, et la base de données est colossale.
Certes, il y a moins de divisions disponibles que du côté masculin, mais c’est un premier pas remarquable. C’est une avancée symbolique et technique qui enrichit vraiment l’expérience de jeu.

Conclusion – Un chef-d’œuvre en construction

Alors, que penser de Football Manager 2026 ?
C’est un jeu audacieux, ambitieux, profondément repensé.
Il ne se contente pas d’ajouter des fonctionnalités : il rebat complètement les cartes. Le nouveau moteur Unity, le système tactique révolutionnaire, et l’intégration du football féminin en font une version historique.

Mais ce chef-d’œuvre est encore en chantier. L’interface est confuse, les bugs nombreux, et certaines fonctionnalités essentielles manquent à l’appel (comme le mode Fantasy Draft ou la gestion des sélections nationales).
Pour l’instant, il faut composer avec les défauts. Mais une fois corrigé, ce jeu a le potentiel de redéfinir la série pour les dix prochaines années.

Football Manager 2026 n’est pas un jeu pour les impatients. C’est une expérience pour les passionnés, ceux qui aiment comprendre, tester, recommencer. Ceux qui ne craignent pas un peu de chaos pour atteindre la gloire.

Football Manager 2026 est une refonte totale, imparfaite mais inspirée.
Un jeu visionnaire qui pose les bases d’un futur grand FM.
Si les mises à jour corrigent ses défauts, il deviendra une référence. En attendant, c’est déjà un excellent cru pour les vrais mordus de ballon rond.

8.5/10

Résumé

Les + :

  • Nouveau moteur Unity

  • Système tactique double

  • Vue 2D retrouvée

  • Football féminin intégré

  • Recrutement approfondi

  • Animations réalistes

  • Ambiance sonore améliorée

Les – :

  • Bugs nombreux

  • Interface confuse

  • Navigation compliquée

  • Substitutions instables

  • Visages joueurs étranges

  • Modes manquants (Fantasy Draft, International)

  • Performances limitées sur anciens PC

 

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