Tu sais ce moment rare où tu lances un jeu multijoueur et, dès la première partie, tu sais qu’il va t’accompagner pendant des mois ? Quand chaque seconde passée à l’écran te surprend, te challenge, te fait sourire et te met sous pression ? Pour moi, ce moment a un nom : Wildgate

Nos boucliers sont coupés pour passer inaperçus. L’astéroïde creux où nous avons garé notre vaisseau nous offre un poste d’observation parfait. Devant nous, une équipe rivale s’affaire autour d’un monolithe, leurs silhouettes se découpant dans la lumière bleue de leurs boucliers encore actifs. Mauvaise idée… ils sont une cible idéale. Nous attendons le moment parfait. Nos turbines à la main, prêts à bondir dans le vide, on se regarde en silence. Puis, soudain, l’artefact qu’ils convoitent disparaît dans les entrailles du monolithe. C’est notre signal. On se propulse vers leur vaisseau, bien décidés à le dépouiller et à les laisser à la merci du vide. Et là, je sens l’adrénaline me parcourir comme rarement dans un jeu vidéo : chaque battement de cœur résonne dans mes oreilles, chaque geste compte. Dans Wildgate, chaque seconde est un pari, et aujourd’hui… on mise tout.

Gameplay – Un chaos parfaitement orchestré

Dès que tu lances Wildgate, tu sens que ce n’est pas un jeu multijoueur comme les autres. Ce n’est pas juste un FPS dans l’espace. Ce n’est pas un battle royale avec un skin de vaisseau spatial. C’est un extraction shooter à grande échelle, mais avec une particularité : chaque match est un mélange explosif de PvE et de PvP, d’exploration et de combat, de gestion et d’improvisation.

Le principe est simple à expliquer mais incroyablement riche à jouer. Cinq équipes, chacune pouvant compter jusqu’à quatre joueurs, sont larguées dans une immense zone fermée de l’espace. Ton but ? Récupérer un artefact rare et t’échapper par le fameux portail interdimensionnel, le Wildgate, ou éliminer toutes les équipes adverses pour être la dernière en vie. Facile sur le papier, mais dans la réalité… c’est un sacré chaos.

Les premières minutes d’une partie ressemblent souvent à une chasse au trésor. Tu explores des stations abandonnées, des champs d’astéroïdes ou des ruines spatiales pour améliorer ton vaisseau : nouveaux canons, boucliers plus solides, modules qui régénèrent tes munitions ou augmentent ta vitesse. Mais ce calme apparent est trompeur. À tout moment, une autre équipe peut surgir, et là, tout bascule. Les échanges de tirs sont intenses, les dogfights spectaculaires, et les abordages… souvent totalement imprévisibles.

Une grande liberté

Ce qui rend Wildgate unique, c’est la liberté qu’il te laisse. Tu veux jouer défensif et te concentrer sur la collecte ? Tu peux. Si tu préfères traquer les autres équipages dès le départ ? C’est possible. Tu veux jouer la ruse et attendre que les autres s’épuisent avant de frapper ? Bonne idée. Chaque partie devient une histoire différente.

Il y a pourtant un défaut clair : le tutoriel est trop léger. Le jeu ne t’explique pas toutes les subtilités, et tu devras apprendre sur le tas. Résultat : tes premières parties peuvent être un festival d’erreurs. Mais c’est aussi ça qui rend la progression gratifiante : chaque défaite te donne une leçon.

Autre point critiquable : la progression est lente. Beaucoup d’équipements et de personnages sont bloqués derrière un battle pass assez exigeant. Tu sens que Dreamhaven veut te garder accroché longtemps, mais ça peut frustrer si tu veux tout tester rapidement.

Enfin, il y a le cas des abordages. Actuellement, il est un peu trop facile de monter à bord d’un vaisseau ennemi. Certaines équipes en abusent, enchaînant les intrusions et balançant des grenades dès qu’une porte s’ouvre. Heureusement, il existe des contre-mesures, comme des champs électriques qui repoussent les envahisseurs, mais il faut être bien coordonné pour s’en servir efficacement.

Graphismes – Un style marqué et lisible

Visuellement, Wildgate mise sur un style coloré et lisible, quelque part entre la BD et l’animation stylisée. On sent clairement la patte Blizzard dans le design, et ce n’est pas un hasard puisque Dreamhaven compte de nombreux anciens de ce studio. Les personnages ont une vraie identité visuelle : des silhouettes reconnaissables, des couleurs vives, des armures détaillées. Ça aide énormément à les identifier rapidement en combat.

Les vaisseaux eux-mêmes ne sont pas juste des modèles génériques. Chacun a un look distinct : lignes agressives pour les chasseurs rapides, formes massives et robustes pour les croiseurs, designs futuristes pour les vaisseaux plus avancés. Quand tu repères un adversaire, tu peux souvent deviner son style de jeu rien qu’en voyant son vaisseau.

Les environnements sont variés et immersifs. Un match peut t’emmener dans un champ d’astéroïdes éclairé par la lumière rouge d’une étoile mourante, puis dans les couloirs étroits d’une station spatiale abandonnée, avant de finir dans le vide total, avec pour seul décor les éclats de vaisseaux en flammes. Malgré cette richesse visuelle, l’interface reste claire : toutes les infos importantes sont visibles sans encombrer l’écran.

Bande-son – Un outil tactique

Le son dans Wildgate n’est pas juste un habillage : c’est un élément stratégique. Le craquement caractéristique d’un bouclier qui se brise, le vrombissement d’un moteur ennemi qui s’approche, le sifflement d’un tir de canon lourd… chaque bruit te donne des informations vitales.

La spatialisation audio est excellente. Tu peux identifier la direction d’une menace juste à l’oreille, ce qui est essentiel dans un jeu où les ennemis peuvent surgir de tous les côtés. La musique, elle, sait se faire discrète en exploration, mais devient nerveuse et intense dès que l’action démarre. Elle te pousse à accélérer le rythme, sans jamais couvrir les sons essentiels du combat.

Scénario – Une histoire qui se construit en jouant

Wildgate n’a pas de scénario linéaire classique. Pas de longues cinématiques, pas de dialogues forcés. Le lore est présent, dans les designs, dans les descriptions, dans l’architecture des lieux. Mais le vrai récit, c’est toi et ton équipe qui l’écrivez.

Chaque match est une histoire unique. Parfois, c’est une victoire éclatante après avoir détruit les quatre autres équipages. Parfois, c’est une fuite désespérée vers le portail, avec un vaisseau à moitié en feu et des ennemis à tes trousses. Et des fois, c’est une trahison ratée, quand tu tentes de voler un artefact à la dernière minute… et que tu échoues. C’est cette liberté narrative qui rend le jeu aussi mémorable.

Conclusion – Un futur classique

En résumé, Wildgate est un jeu multijoueur comme on en voit rarement. Il mélange action, stratégie et improvisation avec un naturel désarmant. Il a ses défauts, progression lente, tutoriel minimaliste, abordages trop faciles, mais aucun n’est assez grave pour gâcher l’expérience.

C’est un jeu où chaque partie est imprévisible, où chaque défaite t’apprend quelque chose, et où chaque victoire est mémorable. Joué avec trois amis et un bon micro, il peut te donner certaines des meilleures sessions multijoueurs de ta vie.

Un indispensable pour ceux qui aiment l’adrénaline, la coopération et l’imprévu.

8.5/10

Résumé

Les +

  • Originalité

  • Adrénaline

  • Coopération

  • Multitâche

  • Emergent gameplay

  • Combat spatial

  • Liberté

  • Richesse tactique

  • Personnalisation

  • Graphismes colorés

Les –

  • Progression lente

  • Tutoriel limité

  • Extraction secondaire

  • Boarding facile

  • Courbe d’apprentissage