Il y a des jeux qui vous happent dès la première minute. Des jeux qui réveillent quelque chose d’enfoui. Pour moi, Borderlands 4 est de ceux-là. J’ai lancé ma partie un soir, simplement pour “tester vite fait”. Au petit matin, je volais encore à travers la planète Kairos, les mains crispées sur ma manette, le cœur battant. C’est ce genre d’expérience qui te rappelle pourquoi tu aimes le jeu vidéo. C’est aussi ce moment unique où tu te dis : “ok, je vais y passer mes week-ends entiers”. Je n’avais pas ressenti cette étincelle depuis le deuxième épisode. Et là, Borderlands 4 m’a littéralement happé, avec son monde ouvert, son gunplay déchaîné, et ce parfum de chaos qui colle à la peau de la série.
Gameplay – Une explosion de liberté et d’idées
Dès les premières secondes, Borderlands 4 annonce la couleur : plus grand, plus libre, plus fou. L’ancien découpage en zones a disparu. La planète Kairos s’étend à perte de vue, divisée en quatre régions gigantesques. Chacune regorge de quêtes secondaires, d’événements dynamiques, de puzzles et de collectibles. Tu peux y flâner pendant des heures sans jamais t’ennuyer. L’exploration devient une aventure à part entière. Ce sentiment de liberté est renforcé par la possibilité de rejoindre ou de quitter tes amis à tout moment. Pas besoin d’être collé à leur avatar : une simple téléportation sur la carte te rapproche d’eux en quelques secondes. En coop, c’est un vrai bonheur.
Les mouvements sont une révolution. Outre la course et la glissade habituelles, tu as désormais accès à un double saut, à un grappin pour atteindre des rebords vertigineux, à un planeur qui te permet de survoler d’immenses canyons, et même à la nage, une première pour la série. Ces ajouts transforment les combats en chorégraphie. Tu enchaînes les dashs, tu surgis du ciel pour écraser un groupe d’ennemis, tu fuis un projectile en te balançant au grappin. Cette verticalité rend chaque affrontement plus intense, plus imprévisible, et surtout plus amusant.

Jet Pack – L’outil ultime de verticalité
Parmi ces nouveautés, le jet pack mérite un paragraphe à lui seul. Cet accessoire déverrouillé en milieu de campagne est un pur game-changer. Il te propulse dans les airs, prolongeant tes doubles sauts ou te permettant de maintenir une hauteur tactique pendant un combat. En exploration, il ouvre des chemins insoupçonnés : toits de bâtiments, plateformes cachées, zones secrètes qui ne sont accessibles qu’avec une parfaite gestion du carburant. En duel, il permet d’esquiver un boss ou de plonger sur un groupe d’ennemis pour un finish spectaculaire. Quand tu combines jet pack, grappin et planeur, tu as l’impression de jouer à un tout autre jeu, presque un shooter aérien. Et honnêtement, c’est grisant.
Les armes délirantes restent l’ADN de la licence. Borderlands 4 va encore plus loin : fusils d’assaut qui déclenchent un bombardement orbital, snipers qui se transforment en mitrailleuse surchauffée, grenades qui hurlent des blagues graveleuses en explosant. Le loot est infini et chaque trouvaille peut changer ta façon de jouer. On passe des heures à chercher la combinaison parfaite. C’est un plaisir pur, un cycle sans fin qui définit le genre looter-shooter.
Bien sûr, tout n’est pas rose. Les murs invisibles restent la plus grosse déception. Tu repères une corniche, tu prends ton envol… et tu te heurtes à une barrière fantôme. Dans un monde qui encourage l’exploration, ces limites artificielles cassent l’immersion. Et puis, il y a les bugs : ralentissements, ennemis invincibles, désynchronisation en coop. Sur PC, cela arrive plus souvent qu’espéré. Rien d’insurmontable, mais assez pour frustrer lors d’une longue session avec des amis.

Graphismes – Une bande dessinée vivante et plus riche que jamais
Borderlands 4 conserve ce style cel-shading unique qui fait immédiatement penser à une bande dessinée en mouvement, mais il ne s’agit plus simplement d’un gimmick visuel. Ici, le trait est plus fin, les contours plus nets, et la palette de couleurs explose littéralement sur l’écran. Les quatre régions de Kairos affichent une identité visuelle marquée. On découvre d’abord des déserts de sable incandescent, balayés par des vents de particules qui créent des vagues presque hypnotiques. Puis viennent les forêts violettes, baignées d’une brume luminescente qui semble respirer. Plus loin, des canyons de cristal reflètent la lumière comme des miroirs naturels, offrant des panoramas dignes d’une carte postale de science-fiction.
Les effets de lumière sont une véritable claque. Le cycle jour-nuit fait passer le monde d’ambiances flamboyantes à des teintes nocturnes presque surnaturelles. Un coucher de soleil sur un champ de ruines, avec des ombres qui s’allongent jusqu’à l’horizon, peut t’arrêter net en pleine mission. Les explosions sont de véritables feux d’artifice, mêlant flammes, éclats d’énergie et particules colorées qui saturent l’écran. Même les armes reflètent ce souci du détail : les fusils électriques diffusent une lueur bleutée, tandis que les roquettes incendiaires laissent une traînée de braises persistante.
Le moteur graphique reste solide, même lors de combats où une douzaine d’ennemis, des dizaines de projectiles et des effets élémentaires s’entrecroisent. Oui, certaines textures prennent parfois une seconde de retard, surtout après un voyage rapide, mais rien qui ne casse l’immersion. L’ensemble donne l’impression de plonger dans un roman graphique vivant, où chaque image pourrait devenir un fond d’écran.

Bande son – Le chaos mis en musique avec brio
La bande-son de Borderlands 4 est un voyage en elle-même. Dès le menu principal, tu es accueilli par des riffs de guitare saturée qui posent immédiatement le ton : c’est l’anarchie, mais avec du style. Chaque zone de Kairos possède son identité musicale. Dans les déserts, on entend des percussions tribales mêlées à des nappes électroniques qui rappellent un western spatial. Les forêts, elles, sont accompagnées de sons plus organiques, presque mystiques, où des chœurs discrets se mêlent à des synthés planants.
En combat, la musique se transforme. Les basses s’intensifient, la batterie s’emballe, créant une tension palpable. On ressent chaque montée d’adrénaline à travers la musique, qui s’adapte au rythme de l’action : un silence soudain avant une embuscade, puis un déchaînement sonore quand tout explose. C’est dynamique, réactif, et ça te garde constamment sur le qui-vive.
Les effets sonores sont tout aussi travaillés. Chaque arme a sa propre personnalité. Le claquement sec d’un revolver, le grésillement d’un fusil laser, le grondement sourd d’un lance-roquettes : chaque tir est immédiatement identifiable. Les explosions font vibrer le sol, et quand tu joues au casque, la spatialisation est bluffante. Tu entends un ennemi approcher derrière toi ou une grenade rebondir dans un couloir.
Les voix ajoutent une couche d’immersion essentielle. Claptrap, fidèle à lui-même, balance toujours ses blagues absurdes qui déclenchent autant de rires que de soupirs. Les nouveaux personnages ont des doublages remarquables. Levaine, par exemple, dégage une personnalité à travers chaque intonation, chaque soupir. On sent que le casting vocal a été choisi avec soin. Que tu joues en français ou en anglais, le résultat est impeccable.

Scénario – Un nouveau monde, une nouvelle profondeur
L’histoire de Borderlands 4 surprend. On quitte Pandora pour la planète Kairos, sous l’emprise du Timekeeper, un dictateur charismatique qui contrôle les esprits grâce à une technologie de lavage mental. Dès les premières heures, on sent que l’intrigue veut aller plus loin que les simples blagues potaches. Les thèmes abordés – la liberté, la manipulation, la résistance – apportent une densité inattendue.
Tu incarnes l’un des quatre nouveaux Chasseurs de l’Arche, chacun avec ses motivations et son caractère bien marqué. La narration prend le temps de les développer. Levaine, par exemple, possède une histoire sentimentale complexe qui ajoute une touche d’humanité. Les dialogues entre les membres de l’équipe sont souvent drôles, parfois émouvants. Ils construisent un vrai sentiment de camaraderie.
Le scénario réserve aussi son lot de rebondissements. Trahisons, alliances inattendues, révélations sur le passé de Kairos : il y a toujours une surprise derrière la prochaine mission. La mise en scène se montre plus soignée que dans les épisodes précédents. Certaines cinématiques, servies par des animations fluides et une excellente direction artistique, donnent presque l’impression de regarder un film d’animation de haute qualité.
Et malgré cette volonté de maturité, Borderlands 4 n’oublie jamais ses racines. Les dialogues regorgent d’humour noir, de clins d’œil aux anciens jeux, et de situations totalement absurdes qui te rappellent que tu es toujours dans cet univers déjanté. Cette alchimie entre sérieux et loufoque fonctionne étonnamment bien.
Endgame Et Buildcrafting – Le Grind Intelligent
Après la campagne, Borderlands 4 propose un endgame solide. Des missions hebdomadaires à haut niveau, des boss à affronter en boucle, et un vending machine caché qui vend du loot légendaire. Les ennemis gagnent des modificateurs redoutables : certains aspirent les joueurs dans un trou noir à leur mort, d’autres se soignent quand ils infligent des dégâts. Ces défis prolongent la durée de vie et incitent à perfectionner ses builds.
Le buildcrafting est plus profond que par le passé. Chaque Chasseur possède trois arbres de compétences distincts, offrant des combinaisons variées. On peut respec à tout moment pour tester une nouvelle synergie. Cela reste moins complexe qu’un Diablo ou un Path of Exile, mais suffisant pour s’amuser des dizaines d’heures.

Mon verdict – Le chaos qu’on attendait
Après plus de soixante heures, je peux le dire : Borderlands 4 est un retour en fanfare. Le monde ouvert est une réussite. Le jet pack, le grappin, le planeur et l’arsenal délirant donnent une verticalité et une liberté inédites. Les combats nerveux, la coop en ligne et l’ambiance complètement folle en font une expérience unique. Oui, les murs invisibles et les bugs agacent. Mais aucune de ces failles ne gâche l’essentiel.
Chaque session donne envie de revenir, pour un meilleur butin ou simplement pour le plaisir de tout faire exploser. Avec quelques correctifs, on tient l’épisode qui relance la série et redéfinit le looter-shooter.
Si tu aimes l’action frénétique, le loot infini et l’humour absurde, ne cherche pas plus loin. Borderlands 4 est une claque, une aventure qui combine liberté totale, combats explosifs et charme déjanté.
Résumé
Les +
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Monde ouvert
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Liberté
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Jet pack
-
Graphismes
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Bande-son
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Coop
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Loot infini
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Verticalité
-
Histoire
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Doublages
Les –
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Bugs
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Textures
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Murs invisibles
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Temps de chargement
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Désynchronisation