Tu sais, il y a des jeux qui, dès que tu poses la manette, continuent de te hanter. Pas parce qu’ils t’ont traumatisé, mais parce qu’ils ont su t’attraper par quelque chose : une scène marquante, une musique qui te reste dans la tête, ou un moment de gameplay qui te donne ce petit sourire satisfait. Et puis, il y a ceux qui laissent un goût un peu étrange… Comme un plat qui sent bon, mais qui, à la première bouchée, te fait dire : ‘Ah, dommage…’. Echoes of the End tombe pile dans cette catégorie, et je vais t’expliquer pourquoi.

Echoes of the End débarque avec la promesse d’un grand voyage dans un univers de fantasy riche en magie, en combats épiques et en environnements splendides. Sur le papier, tout est là : un personnage principal charismatique, une intrigue claire, des mécaniques de jeu variées, et cette ambition de rivaliser avec les grands noms du genre. Mais une fois plongé dedans, on découvre un jeu qui alterne entre des moments vraiment captivants et d’autres… beaucoup moins réussis.

Gameplay

Le gameplay de Echoes of the End repose sur trois axes principaux : les puzzles, le combat, et la plateforme. C’est là que le jeu montre à la fois son potentiel et ses limites.

Commençons par les puzzles. Ils sont sans doute la meilleure partie de l’expérience. Chaque énigme te pousse à observer l’environnement, à tester tes capacités et à exploiter les pouvoirs de Ryn, cette Vestige capable de manipuler le temps et la matière. Tu peux faire tourner des roues hydrauliques pour débloquer des passages, figer des mécanismes pour traverser, ou encore combiner ton pouvoir avec celui de ton compagnon Abram pour créer des solutions ingénieuses. Ce qui est appréciable, c’est que le jeu introduit régulièrement de nouvelles idées, ce qui empêche la lassitude de s’installer. Tu avances, tu réfléchis, tu expérimentes, et tu ressens une vraie satisfaction quand la solution apparaît.

Ensuite, la plateforme. Ici, c’est plus mitigé. Les séquences sont classiques : sauter d’un rebord à l’autre, escalader des parois, glisser le long de pentes poussiéreuses, et parfois utiliser des doubles sauts quand le jeu te le permet. Ça fonctionne, mais ça manque de précision. Certaines chutes semblent injustes, et pas forcément de ta faute. Et puis, il y a ces séquences un peu forcées où tu dois descendre en glissant sur un terrain accidenté, juste pour rallonger artificiellement le parcours. Ce n’est jamais catastrophique, mais ce n’est pas non plus mémorable.

Des combats aux sensations inégales

Enfin, parlons du combat, et là… ça se complique. Sur le papier, ça sent bon : attaques au corps à corps combinées à des pouvoirs magiques puissants, possibilité de projeter un ennemi sur un autre, de les repousser avec une onde de choc, ou de les immobiliser pour placer un gros coup. Mais dans la pratique, les sensations sont inégales. Les parades ne répondent pas toujours, certaines attaques ne s’enchaînent pas comme prévu, et les ennemis ne réagissent pas à tes coups, te frappant même en plein combo. Le système d’esquive manque aussi de réactivité. Résultat : sur les niveaux de difficulté plus élevés, ça devient vite frustrant. Et comme ta jauge de mana est limitée, et que tu n’as presque pas d’options pour te soigner en dehors de la parade parfaite, les combats semblent artificiellement difficiles.

Graphismes

Visuellement, Echoes of the End est une véritable vitrine… du moins quand tout se passe bien. Le jeu regorge d’environnements à couper le souffle : des plaines verdoyantes baignées de lumière dorée, des montagnes imposantes recouvertes de neige scintillante, des temples anciens creusés dans la pierre, illuminés par la lueur magique des Wards. Les effets visuels lors des utilisations de pouvoirs sont également superbes, avec des distorsions de l’espace et des éclats de lumière qui donnent une vraie identité au jeu.

Les développeurs ont soigné le design des personnages principaux, Ryn et Abram, et leurs animations faciales crédibles rendent leurs dialogues plus vivants. Leurs expressions changent subtilement selon la situation, ce qui renforce l’attachement que l’on peut ressentir pour eux. Les ennemis, eux, manquent un peu de variété, mais leur modélisation reste correcte.

Malheureusement, la technique ne suit pas toujours. Sur PC, même avec une configuration largement au-dessus des recommandations minimales, on subit des chutes de framerate marquées, en particulier lors des combats intenses ou des changements de zone. Le pop-in est fréquent : des textures qui apparaissent en retard, des éléments de décor qui surgissent d’un coup, voire des ennemis qui spawnent littéralement devant toi. Sur console, notamment sur PS5, le jeu présente beaucoup moins de problèmes, ce qui laisse penser que les développeurs ont précipité le portage sur PC.

Bande-son

La bande-son de Echoes of the End mérite qu’on s’y attarde, car elle joue un rôle important dans l’ambiance. Les compositions musicales sont variées : des thèmes épiques qui montent en puissance lors des combats, des mélodies plus douces et atmosphériques pour accompagner l’exploration, et parfois des silences bien placés qui laissent respirer l’action. On sent que la musique a été pensée pour soutenir l’immersion plutôt que pour voler la vedette.

Les effets sonores sont précis et immersifs. Le bruit d’une roue hydraulique qui tourne, le craquement des planches sous les pas, le souffle d’un vent glacial dans les montagnes… tout contribue à donner vie au monde. Les pouvoirs de Ryn bénéficient aussi d’un travail audio soigné : chaque utilisation produit un son distinct qui renforce la sensation de puissance.

Côté doublage, on sent une vraie alchimie entre Ryn et Abram. Leurs échanges sonnent naturels, avec des touches d’humour et des moments plus graves. Cela rend leur relation crédible et attachante. Certains personnages secondaires, en revanche, manquent un peu d’âme dans leur interprétation, ce qui les rend moins mémorables.

Scénario

L’intrigue de Echoes of the End démarre sur des bases solides : Ryn, une puissante Vestige, tente de protéger son royaume des Dalsmen, un groupe ennemi dirigé par une Vestige rivale bien décidée à détruire les Wards, ces barrières magiques qui préservent l’équilibre du monde. Très vite, le conflit devient personnel lorsque le frère de Ryn est capturé, la poussant à se lancer dans une quête périlleuse pour le sauver et arrêter la menace.

Le concept est efficace, mais rapidement, on sent que le récit ne prend pas autant de risques qu’il le pourrait. Les méchants sont très stéréotypés, les rebondissements sont prévisibles, et certaines scènes importantes manquent d’impact émotionnel. L’univers lui-même a du potentiel – les Wards, la rivalité entre Vestiges, les zones aux biomes variés – mais ces éléments ne sont pas explorés en profondeur.

Ce qui sauve l’écriture, c’est la relation entre Ryn et Abram. On suit leur lien évoluer au fil de l’aventure, avec des dialogues qui alternent entre complicité, désaccords et moments sincères. On s’attache à eux, même si le monde qui les entoure reste un peu flou. Cette dynamique donne au moins une colonne vertébrale émotionnelle à un scénario qui, autrement, resterait assez générique.

Conclusion et note

En résumé, Echoes of the End est un jeu qui brille par ses puzzles inventifs, ses environnements magnifiques et la complicité de ses deux protagonistes. Mais il se heurte à des combats frustrants, des problèmes techniques, et un scénario trop sage pour marquer durablement.

C’est une aventure agréable si tu es prêt à fermer les yeux sur ses défauts. Mais si tu cherches un rival aux géants de l’action-aventure, tu risques de rester sur ta faim.

Un beau voyage, mais qui trébuche trop souvent pour atteindre l’excellence.

6/10

Résumé

Les +

  • Puzzles variés

  • Environnements superbes

  • Bonne alchimie des personnages

Les –

  • Combats imprécis

  • Scénario classique

  • Problèmes techniques

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