J’ai lancé Japanese Drift Master en espérant revivre cette excitation que je ressentais devant les virages du Mont Akina dans Initial D. Le cœur qui bat plus vite à chaque dérapage, l’envie de dominer la route sans jamais toucher les freins. J’étais prêt. Mais est-ce que le jeu l’était lui aussi ?

Gameplay – Du plaisir immédiat, mais pas sans défauts

Japanese Drift Master te plonge dans la peau de Touma, un Européen banni de son pays après une suspension de permis. Direction le Japon, plus précisément Guntama, pour intégrer la scène locale de drift japonais. Oui, c’est un clin d’œil direct à Initial D, et ça fonctionne. Les routes de montagne, les petits villages, la culture nippone à tous les coins de rue… tout est là pour te faire croire que tu fais partie de cet univers culte.

Le gameplay propose deux approches : une version arcade, très accessible à la manette, et un mode “simcade”, un peu plus technique. En arcade, le plaisir est instantané. Tu entres dans un virage, tu mets du volant, et la voiture part en glisse avec une fluidité grisante. Les animations sont soignées, ton personnage fait de véritables mouvements de volant, et les drifts sont faciles à enchaîner. C’est fun, gratifiant, et franchement jouissif.

Mais dès que tu t’aventures dans le mode plus réaliste, les choses se corsent. Le comportement des voitures devient irrégulier, les volants sont mal pris en charge, et la physique semble parfois incohérente. Certaines voitures à transmission intégrale deviennent presque inutilisables en dehors des circuits. L’IA des adversaires est aussi très inégale : tantôt ridicule, tantôt surhumaine. On passe donc d’un extrême à l’autre, ce qui peut vite casser l’immersion.

Graphismes – Magnifique, mais pas toujours stable

Visuellement, Japanese Drift Master offre des panoramas somptueux. Les routes serpentent entre des maisons traditionnelles, des forêts denses, des lignes électriques et des distributeurs automatiques typiquement japonais. Il y a une vraie ambiance, notamment grâce à la lumière naturelle qui évolue selon l’heure de la journée.

Les modèles de voitures sont un autre point fort. Réalistes, détaillés, avec des intérieurs fidèlement reproduits. Tu peux customiser ta caisse à volonté : jantes, sièges, échappement, peinture… Et chaque modif est visible en temps réel. Les fans de voitures japonaises s’y retrouveront, que tu sois plutôt AE86, RX-7, ou Skyline GT-R.

Mais tout n’est pas parfait. Certaines textures apparaissent tardivement. La nuit, la visibilité est étrange, car beaucoup de véhicules n’ont pas de phares ou roulent en veilleuses. Et dans les zones urbaines, le trafic est quasi inexistant. Le monde est parfois superbe, mais souvent vide, ce qui casse un peu l’illusion d’un open-world vivant.

Bande-son – Un manque de caractère

On aurait adoré entendre du eurobeat, des morceaux nerveux qui te donnent envie de te jeter dans les virages comme Takumi. Malheureusement, ce n’est pas le cas. La bande-son est correcte, avec des musiques électroniques discrètes, mais elle manque de personnalité. Aucun morceau ne marque vraiment. Rien d’inoubliable, rien qui colle à la rétine ou à l’oreille.

C’est dommage, car une BO plus marquée aurait pu renforcer l’adrénaline des courses et créer une vraie identité sonore pour le jeu. Quand tu joues à un jeu de drift, tu veux du rythme, tu veux du son qui pousse à accélérer. Là, ça reste trop sage.

Scénario – Léger comme une feuille de sakura

Japanese Drift Master propose une trame narrative, mais il faut être honnête : ce n’est pas l’élément central du jeu. Tu suis l’histoire de Touma, un outsider qui doit faire ses preuves dans la scène du drift japonais. Tu croises des personnages stéréotypés, aux dialogues assez basiques, entre rivalités, romances clichées et petits boulots comme la livraison de sushis en temps limité.

Ce n’est pas désagréable, et ça donne un minimum de contexte pour enchaîner les missions. Mais ne t’attends pas à une narration profonde ou à des rebondissements dignes d’un anime. Cela dit, l’ambiance manga est là, et les fans de Initial D sauront l’apprécier, même si l’écriture ne vole pas très haut.

Un monde ouvert… pas si ouvert

L’un des points faibles du jeu, c’est son open-world un peu trompeur. En dehors de la trame principale, il y a peu de choses à faire. Quelques radars, des garages, des épreuves contre la montre, et c’est à peu près tout. Pas de collectibles, pas de défis secondaires marquants, pas de PNJ à rencontrer.

La carte donne l’impression d’un monde vivant, mais il manque de densité. On passe son temps à charger des missions, à faire des allers-retours, et on se rend compte que ce monde est surtout là pour décorer. Deux zones sont indiquées comme “à venir”, tout comme certains modes de jeu qui ne sont pas encore disponibles. Il manque donc du contenu pour vraiment donner envie d’explorer.

Conclusion – Un bon départ, mais pas encore la ligne d’arrivée

Japanese Drift Master a clairement de belles intentions. Il vise juste sur certains points : ambiance japonaise réussie, modèles de voitures superbes, plaisir immédiat en drift arcade. Il rappelle par moments la magie de Initial D, et offre quelques instants de grâce quand tu enchaînes les virages au coucher du soleil, musique en fond et moteur hurlant.

Mais il souffre aussi d’un manque de finition. L’IA, le manque de contenu secondaire, les soucis techniques et une bande-son trop générique l’empêchent d’atteindre le sommet du mont Haruna.

C’est un jeu prometteur, attachant par moments, frustrant à d’autres. Il mérite de mûrir avec quelques mises à jour et du contenu supplémentaire.

7/10

Résumé

Les +

  • Ambiance japonaise

  • Modèles de voitures réalistes

  • Drift arcade fun

  • Personnalisation poussée

  • Décors immersifs

  • Inspirations Initial D

Les –

  • IA inégale

  • Contenu limité

  • Problèmes techniques

  • Monde ouvert peu vivant

  • Bande-son oubliable

  • Physique parfois incohérente