Kiborg m’a frustré, surpris, et parfois captivé. Mais entre ses bonnes idées et ses défauts évidents, difficile d’en sortir totalement convaincu.
Kiborg est un mélange ambitieux de beat ’em up nerveux et de roguelite difficile, développé par le studio indépendant Sobaka Studio. Le jeu mise sur un système de progression à forte rejouabilité, une direction artistique sombre et un gameplay à la fois technique et punitif.
Disponible sur PS5, PC et Xbox Series, Kiborg nous plonge dans un univers carcéral dystopique où chaque combat est une émission télévisée, et chaque run une tentative d’évasion.
Gameplay – Riche en profondeur, rude en exécution
Le cœur de Kiborg, c’est son gameplay. Vous incarnez Morgan Lee, un prisonnier injustement condamné à une peine absurde, forcé de participer à une émission de mort en direct pour espérer regagner sa liberté. Le système de combat repose sur des attaques légères, lourdes, des combos, une parade risquée mais efficace, et un équilibre constant entre armes à feu, armes de mêlée, et gestion de ressources.
C’est dynamique, souvent intense. Les affrontements ont du punch, et la sensation de frapper est bien rendue. Cependant, le gunplay laisse à désirer : sans améliorations, les armes à feu manquent cruellement de précision et d’impact. De plus, la courbe de difficulté est brutale, surtout dans les premières heures.
Heureusement, le jeu se rattrape avec une progression très flexible. À chaque run, on débloque des implants cybernétiques et des modifications qui changent profondément notre manière de jouer. Ces éléments offrent une véritable variété de builds, encouragent l’expérimentation, et permettent des approches très différentes à chaque tentative.
Mais cette richesse a un revers : la lisibilité de l’action peut devenir confuse quand plusieurs effets visuels se superposent. Et surtout, les premières heures peuvent paraître décourageantes, tant la progression semble lente.

Graphismes – Fonctionnels, mais datés
Kiborg affiche un style visuel efficace, mais sans éclat. Les environnements sont cohérents avec l’univers dystopique, mais manquent de variété et de finesse. Les modèles de personnages rappellent ceux des jeux de la génération PS3/Xbox 360, avec des animations parfois rigides et des textures peu détaillées.
C’est suffisant pour servir le gameplay, mais clairement un cran en dessous de ce que la concurrence propose aujourd’hui, même dans la scène indé.

Bande-son – Correcte, sans plus
La musique de Kiborg accompagne l’action sans jamais vraiment se démarquer. Les thèmes sonores sont discrets, parfois répétitifs, mais restent cohérents avec l’ambiance générale. Les bruitages, eux, sont bien réalisés : les impacts en mêlée notamment renforcent la sensation de puissance. Dommage que la direction sonore ne prenne pas plus de risques.

Scénario – Un contexte intéressant, mais peu exploité
Le cadre narratif de Kiborg est intrigant. Un jeu télé mortel, des prisonniers comme protagonistes, et un monde futuriste où la violence est un spectacle. Malheureusement, le jeu ne creuse pas vraiment son univers. Le scénario sert davantage de toile de fond que de moteur à l’expérience. Pas de narration poussée, peu de dialogues marquants : le lore est présent, mais discret.
C’est un choix assumé, probablement pour laisser toute la place au gameplay. Mais ceux qui aiment les jeux avec une forte composante narrative risquent de rester sur leur faim.

Verdict – Un bon jeu pour les amateurs de challenge, mais pas sans défauts
Kiborg est un jeu exigeant, avec des mécaniques profondes et une rejouabilité solide. Il réussit à créer un système de progression intéressant à travers ses implants, ses choix tactiques et ses builds variés. Le combat de mêlée est efficace, les options nombreuses, et les joueurs persévérants y trouveront une certaine forme de satisfaction.
Mais l’expérience est ternie par des défauts notables : des graphismes dépassés, une difficulté mal dosée au début, un gunplay en retrait, et un manque de narration. Ce sont des points qui peuvent freiner une partie du public.
Résumé
Les + :
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Rejouabilité
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Build variés
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Combat dynamique
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Implants originaux
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Progression gratifiante
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Sensation d’impact
Les – :
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Difficulté initiale
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Gunplay imprécis
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Graphismes datés
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Environnements répétitifs
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Narration limitée
-
Lisibilité brouillonne