Tu sais ce sentiment rare, celui que tu ressens quand tu relances un vieux jeu, un classique qui t’a marqué, et que soudain, tu te souviens pourquoi tu es tombé amoureux du jeu vidéo ? C’est ce que j’ai ressenti en lançant Ninja Gaiden 4 pour la première fois. Ce mélange d’excitation, de respect, et d’un brin de peur, parce que tu sais que tu vas souffrir, mais que tu en as envie. Il y a plus de dix ans que Ryu Hayabusa n’avait pas frappé. Et pourtant, dès que sa lame s’est abattue, j’ai compris : la légende n’avait jamais disparu, elle attendait simplement son heure pour renaître.
Ninja Gaiden 4 – Le retour sanglant du maître du sabre
Il y a des suites qu’on attend avec une certaine appréhension. D’autres qu’on espère sans trop y croire. Et puis, il y a Ninja Gaiden 4, le genre de retour que l’on pensait impossible, tant la barre était haute. En effet, pour les vétérans de la trilogie originale, le simple nom évoque des souvenirs de combats acharnés, de boss impitoyables et de manettes malmenées.
Dès l’écran d’accueil, on sent que Team Ninja n’est pas là pour faire de la nostalgie molle. Avec l’aide de Platinum Games, les créateurs de Bayonetta et Metal Gear Rising, ils ont voulu faire renaître le mythe sans le trahir. Et le résultat est bluffant : Ninja Gaiden 4 est un hommage, mais aussi une réinvention. C’est un jeu d’action moderne dans son rythme, mais profondément old-school dans son âme.
Dès la première mission, le jeu t’attrape et ne te lâche plus. Les combats s’enchaînent avec une intensité rare, le tempo monte sans cesse, et chaque victoire arrachée a ce goût de triomphe qu’on ne retrouve plus dans beaucoup de productions modernes. Si tu aimes les jeux exigeants, où la moindre erreur se paie cash, tu vas te régaler.

⚔️ Gameplay – Un retour aux sources plus affûté que jamais
Le gameplay de Ninja Gaiden 4 est un bijou d’équilibre entre précision, fluidité et brutalité. À la manette, on sent le poids des années d’expérience de Team Ninja, mais aussi la touche explosive de Platinum Games.
Ryu Hayabusa répond au doigt et à l’œil. Chaque coup, chaque esquive, chaque saut est une décision rapide, viscérale. Le jeu ne te laisse aucune marge d’erreur, mais il te récompense toujours pour ta maîtrise. On retrouve les bases mythiques : les attaques légères et lourdes, les shurikens, le fameux Flying Swallow qui tranche net, et bien sûr l’iconique Izuna Drop. Ces mécaniques sont comme une langue qu’on n’a jamais oubliée : elles reviennent naturellement, mais avec plus de souplesse, plus de réactivité, plus de nerf.
Les nouveautés, elles, changent vraiment la donne. Ryu et Yakumo disposent chacun d’une transformation : la Gleam Form pour le premier, la Bloodraven Form pour le second. Ces formes libèrent une puissance brute, mais demandent de la stratégie. Elles consomment une jauge d’énergie qui se remplit en frappant les ennemis ou en exécutant des techniques d’oblitération. Ce n’est pas une simple « super attaque », mais une autre couche de gameplay, presque un mode de combat parallèle.
Le combat, d’ailleurs, est plus aérien que jamais. Les Guillotine Throws te permettent de saisir un ennemi dans les airs et de le plaquer violemment au sol. Tu peux bondir sur un mur, repartir en Flying Swallow amplifié, et enchaîner avec une technique ultime instantanée. Et grâce au grappin, tu peux atteindre des drones, t’en servir comme appui pour frapper un ennemi volant, puis le ramener au sol dans un piledriver d’une violence jubilatoire.
Mais tout n’est pas parfait. Certains affrontements souffrent d’un léger manque de lisibilité, surtout quand plusieurs ennemis déclenchent des attaques spéciales en même temps. Les effets visuels, aussi réussis soient-ils, peuvent parfois brouiller l’action. Et la caméra, fidèle à la série, reste parfois un peu capricieuse. Pourtant, malgré ces rares accrocs, le plaisir de jeu est intact.
Ninja Gaiden 4 te pousse à devenir meilleur, à affiner chaque mouvement, à anticiper plutôt qu’à réagir. Il te punit, certes, mais il t’apprend aussi. Et quand tu maîtrises enfin un boss ou un enchaînement parfait, la satisfaction est absolue.

Graphismes – L’élégance dans la violence
Visuellement, Ninja Gaiden 4 est superbe. Pas dans un sens purement technique, mais dans sa direction artistique. Chaque environnement transpire la maîtrise. Tu passes d’un temple japonais éclairé par des lanternes à un monde démoniaque rougeoyant, en passant par des cités futuristes pleines de néons et de sang.
Les animations de combat sont d’une fluidité hypnotique. Ryu danse au milieu du chaos, chaque coup est chorégraphié comme un ballet mortel. Les effets de particules explosent à l’écran, les étincelles s’entrechoquent, et les éclaboussures de sang viennent ponctuer la scène avec un sens du spectacle assumé.
Le moteur graphique n’est pas révolutionnaire, mais il est solide et bien optimisé. Le framerate reste stable même dans les moments les plus fous. Les visages sont expressifs, les armures détaillées, et certaines cinématiques pourraient passer pour des extraits d’anime haut de gamme.
Il y a bien quelques textures secondaires un peu en retrait ou des arrières-plans légèrement vides, mais honnêtement, on n’y prête pas attention. Parce que quand tu es au cœur d’un combat, tu n’as pas le temps d’admirer le décor : tu es trop occupé à survivre. Et c’est exactement comme ça que doit se vivre Ninja Gaiden 4.

Bande-son – La fureur et la grâce
La bande-son de Ninja Gaiden 4 est un pur concentré d’adrénaline. Elle te prend aux tripes dès les premières notes. Les percussions martèlent le rythme des combats, les guitares hurlent, et les nappes électroniques se mêlent à des sonorités orientales pour créer une identité sonore unique.
Chaque thème est calibré pour intensifier ce que tu ressens à l’écran. Quand l’action explose, la musique s’emballe, devenant presque un compagnon de combat. Et quand le calme revient, elle se fait plus discrète, presque méditative, te laissant respirer avant la prochaine tempête.
Le sound design est d’une précision chirurgicale. Les impacts de sabre résonnent avec une puissance métallique, les cris des ennemis déchirent l’air, et les déplacements de Ryu sont accompagnés de sons feutrés, nerveux. Tout est pensé pour t’immerger.
Mention spéciale aux voix japonaises : elles renforcent la tension dramatique et l’authenticité de l’univers. Bref, c’est une bande-son qui ne se contente pas d’accompagner l’action, elle en est une extension naturelle.

Scénario – L’ombre du dragon
Soyons clairs : Ninja Gaiden 4 ne se vend pas comme un jeu à scénario. Pourtant, cette fois, Team Ninja a fait un vrai effort pour donner un sens à la furie. Ryu Hayabusa est de retour, toujours hanté par son passé et par les démons qu’il a créés. Le monde, quant à lui, est de nouveau envahi par une corruption démoniaque, et Yakumo, le nouveau protagoniste, apporte une touche d’humanité et de mystère bienvenue.
Leur relation, entre respect et rivalité, sert de fil rouge à l’aventure. Les cinématiques sont bien mises en scène, sans jamais trop s’étirer. Le ton reste sérieux, parfois mélancolique, toujours sincère.
L’histoire ne réinvente pas la roue, mais elle fait ce qu’elle doit : donner un cadre à la violence et un poids émotionnel aux combats. C’est suffisant pour te garder investi, sans jamais ralentir le rythme.

Durée de vie et contenu
La campagne principale dispose d’une bonne petite durée de vie, mais ce n’est que le début. Entre les salles de défis, les missions annexes accessibles via les terminaux, et la rejouabilité naturelle du gameplay, on peut facilement doubler ce chiffre.
Les défis de combat, qui permettent de fixer sa propre difficulté, sont une excellente idée : plus tu prends de risques, plus les récompenses sont grandes. Les Gourdy à capturer et les objets à collectionner apportent une touche d’exploration bienvenue. Et le mode entraînement complet, avec vidéos et fiches de combos, est un vrai plaisir pour ceux qui aiment perfectionner leurs techniques.

Verdict – Le retour d’une légende
Ninja Gaiden 4 est bien plus qu’un simple retour. C’est une renaissance. Le jeu allie la brutalité de Team Ninja à la créativité de Platinum Games, pour offrir une expérience d’action totale. Exigeante, fluide, technique, et surtout incroyablement gratifiante.
C’est un jeu pour ceux qui aiment le défi. Pour ceux qui veulent sentir la sueur sur leurs paumes, la tension dans chaque combat, et le plaisir absolu de vaincre grâce à leur propre skill.
Oui, c’est dur. Oui, tu vas mourir. Beaucoup. Mais à chaque fois que tu relèves ton katana, tu te sens plus fort. Et c’est là toute la magie de Ninja Gaiden 4.
Ninja Gaiden 4 est un chef-d’œuvre d’action pure. Beau, brutal, exigeant, mais toujours juste.
Une lettre d’amour à ceux qui n’ont jamais cessé de croire que le style et la maîtrise valent mieux que les barres de vie infinies.
Ryu Hayabusa est de retour. Et il n’a jamais été aussi vivant.
Résumé
Les + :
-
Gameplay fluide
-
Combats intenses
-
Graphismes stylés
-
Bande-son percutante
-
Boss impressionnants
-
Transformation puissante
-
Rejouabilité
-
Difficulté gratifiante
-
Mode entraînement complet
Les – :
-
Lisibilité parfois confuse
-
Caméra capricieuse
-
Textures inégales
-
Histoire simpliste
-
Ennemis volants frustrants