Je me suis lancé dans PIONER sans y croire une seule seconde, et c’est précisément pour ça que le jeu a réussi à m’accrocher.

PIONER, dès la toute première minute, m’a mis dans un état d’esprit très particulier. Celui du joueur qui n’attend rien, qui se protège de la déception, et qui avance presque à reculons. Et pourtant, PIONER a réussi à briser cette carapace. Lentement. Sans effet “waouh” immédiat. Juste en montrant qu’il savait ce qu’il voulait être. Un MMO FPS post-apocalyptique dur, froid, parfois ingrat, mais sincère dans ses intentions. Et crois-moi, aujourd’hui, ce n’est déjà pas si courant.

Gameplay – PIONER mise tout sur les sensations, parfois au détriment du rythme

PIONER repose avant tout sur son gameplay, et c’est exactement là qu’il devait réussir. Le jeu te met une arme entre les mains très tôt et te fait comprendre une chose essentielle : ici, chaque balle compte. Les déplacements sont lourds, volontairement réalistes, et donnent à ton personnage une vraie présence dans le monde. Tu ne glisses pas sur le sol. Tu avances donc avec prudence. Tu observes aussi. Tu hésites. Et cette tension permanente fonctionne étonnamment bien.

Le gunplay est clairement l’un des points forts de PIONER. Les armes ont un vrai recul. Les tirs sont secs. Les impacts sont lisibles. Chaque affrontement te pousse ainsi à réfléchir avant d’agir. Est-ce que tu engages le combat ou est-ce que tu contournes ? Est-ce que tu gaspilles des munitions ou est-ce que tu prends un risque ? PIONER valorise cette prise de décision, et c’est franchement appréciable.

Cependant, plus tu passes de temps dans PIONER, plus certaines failles apparaissent. Le PvE, notamment, finit par perdre de sa fraîcheur. En effet, les ennemis suivent des schémas trop rigides. Ils réagissent rarement de manière imprévisible. Une fois leurs comportements assimilés, tu ne ressens plus vraiment de danger. Tu exécutes. Tu avances. Et cette routine finit par casser l’immersion que le jeu cherche pourtant à installer.

Autre point frustrant, PIONER se présente comme un MMO, mais donne souvent l’impression d’être une expérience solo déguisée. Les zones instanciées, les segments narratifs isolés et l’absence fréquente d’autres joueurs autour de toi réduisent fortement la sensation de monde partagé. Ce n’est pas rédhibitoire, mais c’est un choix qui peut décevoir si tu attends une véritable dynamique multijoueur constante.

Graphismes – PIONER impressionne, mais peine à donner vie à son monde

Visuellement, PIONER est sans doute l’une de mes plus grosses surprises. Je m’attendais à quelque chose de brut, voire d’assez laid, et j’ai découvert un monde étonnamment soigné. Les paysages sont nets. Les structures soviétiques délabrées imposent une vraie identité visuelle. Les jeux de lumière fonctionnent bien, et certaines zones donnent presque envie de s’arrêter juste pour observer.

Mais là encore, PIONER montre ses limites. Le monde est beau, oui, mais souvent figé. Les environnements manquent de micro-animations. Les PNJ peuvent sembler rigides, parfois même complètement immobiles. Cette absence de vie contraste fortement avec la qualité visuelle globale. Tu admires le décor, mais tu as du mal à y croire sur la durée.

Cette contradiction est permanente dans PIONER. Il donne l’impression d’un monde très bien construit, mais pas encore totalement habité. Et dans un MMO post-apocalyptique, cette différence se ressent énormément.

Bande-son – Une ambiance discrète qui soutient l’isolement

La bande-son de PIONER joue la carte de la retenue. Il n’y a pas de musique omniprésente. Pas de thèmes mémorables que tu fredonneras après avoir quitté le jeu. Et pourtant, ce choix fonctionne. Les sons d’ambiance sont précis. Le vent, les bruits métalliques, les tirs lointains renforcent cette sensation d’abandon et de solitude.

Les musiques apparaissent à des moments clés, sans jamais forcer l’émotion. Elles accompagnent l’action sans la surcharger. Dans un jeu aussi axé sur l’atmosphère, cette sobriété est finalement une bonne chose. PIONER sait se faire silencieux quand il le faut, et c’est souvent là qu’il est le plus efficace.

Scénario – PIONER pose des bases solides, mais trébuche dans la mise en scène

Oui, PIONER a un scénario, et il mérite d’être mentionné. L’univers est intrigant. L’île abandonnée. Les anomalies. Les factions aux motivations floues. Le passé soviétique qui plane constamment sur chaque ruine. Tout est là pour raconter quelque chose d’intéressant.

Le problème, ce n’est pas le fond, mais la forme. Les cinématiques souffrent de gros problèmes de performance. Des saccades. Des ralentissements. Parfois même des coupures. Résultat, des moments censés être forts émotionnellement tombent complètement à plat. Et c’est d’autant plus dommage que PIONER mise énormément sur son ambiance pour captiver le joueur.

Autre élément perturbant, cette impression constante de solitude narrative. Tu avances souvent seul, sans interaction marquante avec d’autres joueurs. Pour un MMO, cela affaiblit l’impact du récit et la crédibilité du monde.

Conclusion – PIONER a du potentiel, mais il faudra de la patience

Soyons honnêtes. PIONER n’est pas un jeu abouti. Pas encore. Il souffre de problèmes techniques. Il manque de dynamisme. Il hésite entre expérience solo et MMO. Mais malgré tout ça, PIONER fonctionne. Et surtout, PIONER donne envie de voir ce qu’il pourrait devenir.

Si tu aimes les MMO FPS, si tu apprécies les univers sombres et exigeants, et si tu es prêt à accepter les imperfections de l’Early Access, alors PIONER peut clairement valoir ton temps aujourd’hui. Sinon, attendre quelques mises à jour supplémentaires sera probablement la meilleure décision. Un jeu imparfait, parfois frustrant, mais sincère. Et dans le paysage actuel des MMO, c’est déjà une très belle promesse.

7/10

Résumé

Les + :

  • Immersion

  • Gunplay

  • Ambiance

  • Graphismes

  • Progression

  • PvP/PvE équilibré

  • Atmosphère

  • Interface claire

Les – :

  • IA prévisible

  • PvE répétitif

  • Zones solitaires

  • Cinématiques saccadées

  • Monde peu vivant

  • Performances inégales

  • Assets IA visibles

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