Certains jeux vous prennent par la main, d’autres vous brisent les doigts. Ninja Gaiden 2 Black fait partie de la seconde catégorie. Ici, chaque coup porté, chaque esquive réussie est une petite victoire sur la mort.
Dès les premières secondes, Ninja Gaiden 2 Black annonce la couleur : c’est rapide, brutal et impitoyable. Ce n’est pas un jeu pour les âmes sensibles ou les amateurs de promenades de santé. Si tu cherches un défi qui mettra tes réflexes à rude épreuve, tu es au bon endroit. Cette version remise au goût du jour sur PlayStation 5, Xbox Series X et PC réveille le guerrier qui sommeille en toi, mais elle te rappellera aussi, à la moindre erreur, que le chemin du ninja est pavé de souffrance. Mais cette réédition est-elle vraiment à la hauteur des attentes en 2025 ? Ensemble, voyons si ce retour de Ryu Hayabusa tranche dans le vif ou s’il se coupe lui-même les ailes.
Un gameplay toujours aussi exigeant, pour le meilleur comme pour le pire
Le cœur du jeu, c’est son gameplay. C’est là que Ninja Gaiden 2 Black brille et mord en même temps. Dès que tu prends la manette, tu sens que chaque pression sur un bouton a du poids. Chaque coup d’épée, chaque esquive, chaque Ninpo doit être pensé et exécuté avec précision. Ryu Hayabusa n’est pas là pour faire de la figuration. Il est rapide, tranchant, mais il exige de toi la même rigueur. Les ennemis te foncent dessus, te harcèlent, te coincent dans des coins sans te laisser respirer. Les affrontements sont d’une intensité rare, et réussir un enchaînement sans te faire toucher procure une satisfaction énorme.
C’est ce qui fait la force de Ninja Gaiden 2 Black : ce sentiment d’avoir mérité chaque victoire. Le système de combat est extrêmement complet. Tu peux varier tes armes, passer de l’épée du dragon à des griffes acérées ou encore utiliser des bâtons à deux lames. Chaque outil a son propre style, ses combos uniques, et certains sont plus adaptés à certaines situations. Contre des hordes d’ennemis rapides, tu privilégieras une arme légère et véloce. Face à un démon massif, une lame lourde sera plus appropriée pour briser sa garde. Les Ninpo, ces attaques magiques dévastatrices, ajoutent une couche supplémentaire de stratégie. Ils permettent de respirer un instant en éliminant plusieurs adversaires d’un coup.
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Un gameplay pas si parfait que ça
Mais ce gameplay redoutable a aussi son revers. La caméra est souvent ton pire ennemi. Dans les espaces restreints, elle se bloque sur un mur, te cache l’action, et te laisse vulnérable. Tu te retrouves parfois à frapper dans le vide sans comprendre ce qui se passe. De plus, la difficulté peut frôler l’injustice. Les ennemis surgissent de nulle part, te frappent dans le dos alors que tu n’as même pas eu le temps de les voir venir. Certains boss te punissent au moindre faux pas, et le système qui t’ampute définitivement une partie de ta barre de vie après trop de coups reçus agace plus qu’il ne motive. On sent que le jeu veut te pousser dans tes retranchements, mais il dépasse parfois la ligne entre exigence et frustration.
Heureusement, pour ceux qui n’ont pas envie de souffrir en permanence, le mode Héroïque est toujours là. Ce mode te permet d’obtenir une assistance automatique en cas de danger : Ryu bloquera certains coups tout seul, et ta barre de vie se remplira partiellement après chaque combat. C’est une option bienvenue, qui permet aux moins aguerris de profiter malgré tout de l’intensité des combats sans trop jeter la manette contre le mur.
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Des graphismes entre beauté moderne et vestiges du passé
Graphiquement, Ninja Gaiden 2 Black se refait une jeunesse grâce à l’Unreal Engine 5, et cela se ressent dès les premières minutes. Certaines séquences sont magnifiques. Tokyo, par exemple, est une claque visuelle. Ses néons colorés, ses jardins zen aux reflets chatoyants et la chaleur rougeoyante des flammes lors de l’attaque du village ninja mettent en avant la puissance du moteur graphique. Ces moments t’en mettent plein les yeux et te rappellent pourquoi tu es sur une console nouvelle génération.
Mais tout n’est pas parfait. Certains niveaux semblent avoir été moins soignés. Le passage à New York, notamment, est plus terne. Les textures y sont floues et baveuses, et on retrouve parfois des décors dignes de l’époque Xbox 360. Ce contraste est frappant. Parfois, tu te crois dans un remake sublime, et l’instant d’après, tu as l’impression d’être dans une version simplement dépoussiérée. Ce grand écart graphique nuit un peu à l’immersion. Malgré ces inégalités, l’action reste toujours parfaitement lisible, ce qui est essentiel dans un beat ’em all aussi rapide.
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Une bande-son qui accompagne le combat sans marquer les esprits
La bande-son de Ninja Gaiden 2 Black fait le job. Les musiques sont énergiques, rythmées, et collent parfaitement à l’intensité des affrontements. Elles renforcent la tension, notamment lors des duels de boss. Tu ressens cette montée d’adrénaline, ce moment où tu sais que chaque coup peut être le dernier. Les thèmes sont efficaces sur l’instant, mais peu resteront gravés dans ta mémoire une fois la manette posée.
Les bruitages, en revanche, sont excellents. Chaque coup porté est brutal. Le son des lames qui tranchent, les cris des ennemis démembrés, le choc métallique des armes… Tout contribue à rendre les combats encore plus viscéraux. Tu ressens la violence de chaque affrontement, et ça, c’est un gros point fort pour un jeu de ce genre.
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Un scénario qui se contente du minimum syndical
Soyons honnêtes : si tu viens sur Ninja Gaiden 2 Black, ce n’est pas pour son histoire. L’intrigue est là pour justifier les massacres, rien de plus. Ryu Hayabusa doit empêcher le réveil d’un archidémon invoqué par le clan de l’Araignée Noire, mené par la démone Elizébet. Voilà, tu sais tout. Le reste est ponctué de cinématiques courtes et de dialogues anecdotiques. L’histoire avance souvent par des écrans de texte entre deux niveaux, ce qui casse un peu l’ambiance.
Il y a bien quelques personnages secondaires comme Momiji, Rachel ou Ayane, qui sont jouables à certains moments. Chacune a son style de combat : Momiji est plus aérienne, Rachel utilise des armes à feu, et Ayane est rapide et furtive. Mais ces séquences sont trop brèves. Elles donnent l’impression d’avoir été ajoutées pour gonfler artificiellement la durée de vie. Leurs niveaux sont souvent des redites, inversées ou modifiées, d’endroits déjà visités avec Ryu. Pire, le traitement de ces personnages est marqué par une hypersexualisation qui fait un peu tâche en 2025. Koei Tecmo n’a visiblement pas pris le train des évolutions sur la représentation féminine dans le jeu vidéo.
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Conclusion – Un plaisir coupable qui fait du bien, mais pas sans douleurs
Au final, Ninja Gaiden 2 Black reste une expérience intense et brutale, comme on les aime. Son gameplay nerveux, ses combats techniques et son rythme effréné en font un incontournable pour les fans de beat ’em all exigeants. C’est un jeu qui te récompensera si tu acceptes d’en baver. Il a ses défauts : une caméra pénible, une difficulté parfois abusive, et des choix esthétiques discutables. Mais quand tu es en plein combat, l’adrénaline prend le dessus et tu oublies tout le reste.
Si tu veux du sang, des combos et une bonne dose de stress positif, fonce. Mais sois prévenu : le chemin du ninja est pavé de morts et de rage. Es-tu prêt à relever le défi ?
Résumé
Les + :
- Gameplay ultra nerveux et technique, très gratifiant une fois maîtrisé.
- Variété d’armes et de styles de combat offrant une vraie profondeur.
- Sensations de puissance et d’adrénaline lors des affrontements.
- Mode Héroïque rendant l’expérience plus accessible aux novices.
- Certains environnements magnifiques grâce à l’Unreal Engine 5.
- Excellente qualité des bruitages renforçant l’impact des combats.
Les – :
- Caméra souvent capricieuse, surtout dans les espaces clos.
- Pics de difficulté parfois frustrants, frôlant l’injustice.
- Qualité graphique inégale selon les niveaux.
- Traitement des personnages féminins hypersexualisé et dépassé.
- Histoire minimaliste, expédiée par des écrans de texte.
- Phases avec d’autres personnages sous-exploitées et répétitives.