Je me rappelle encore de cet été où je me levais à 6h du mat’ pour jouer à FIFA 2002. C’était l’âge d’or, où les jeux étaient simples, fun, et surtout… sans prise de tête. Aujourd’hui, c’est RoadCraft qui me donne cette même envie de me lever tôt pour démarrer un moteur, enclencher une grue et reconstruire un monde à genoux.

Bienvenue dans RoadCraft, le jeu de construction pas comme les autres

Tu crois que piloter des machines de chantier, ça se résume à appuyer sur deux boutons et regarder le jeu faire le boulot pour toi ? Laisse-moi te dire un truc : RoadCraft va te faire ravaler cette idée en moins de cinq minutes. Ici, chaque commande compte, chaque virage dans la boue est une victoire, et chaque tronc d’arbre déplacé te donne un sentiment de satisfaction brut.

RoadCraft, c’est un simulateur de récupération post-catastrophe. Tu débarques dans des zones détruites par des tempêtes, des crues, des glissements de terrain. Il n’y a plus rien. C’est à toi de tout reconstruire. Routes, réseaux électriques, accès aux villages coupés… et pour ça, tu vas devoir maîtriser une bonne quarantaine de véhicules de chantier, tous plus techniques les uns que les autres.

Tu veux du réalisme ? T’en auras. Tu veux du fun ? Là, c’est à toi de le construire, au sens propre.

Gameplay – Une vraie prise en main, entre galères techniques et grandes victoires

Dès que tu lances ta première mission dans RoadCraft, tu comprends que le jeu ne va rien te laisser passer. Tout commence avec un détail tout bête : j’ai mis plusieurs minutes à comprendre pourquoi mon camion ne bougeait pas… le frein à main était toujours activé. Ça t’annonce donc la couleur. Chaque commande est précise, chaque action demande un minimum de réflexion. Oublie les jeux où tu traces tout droit sans réfléchir : ici, tout passe par la maîtrise.

Ce qui m’a tout de suite plu, c’est le soin apporté au comportement des véhicules. En effet, changer de vitesse prend un peu de temps, comme dans la réalité. Le moindre trou, la moindre bosse influence la manière dont ton engin réagit. Quand tu roules dans la boue ou que tu traverses un plan d’eau, tu sens vraiment que tu te bats contre le terrain. Et crois-moi, si t’oublies d’activer ton mode 4×4 ou de bloquer les différentiels, tu vas rester planté comme un idiot au milieu de nulle part.

Une expérience gratifiante

Mais justement, c’est ce côté technique qui rend l’expérience aussi gratifiante. Il faut apprendre à manier chaque engin, à comprendre son poids, sa taille, ses limites. C’est particulièrement vrai avec la grue ou le fameux log forwarder, qui m’a fait rager pendant une bonne demi-heure avant que je comprenne comment bien utiliser la pince pour charger les troncs d’arbre. Pourtant, quand tu réussis enfin à charger proprement trois énormes bûches et que tu les attaches solidement avant de repartir, tu ressens une vraie fierté. Ce n’est pas un jeu qui te récompense tout de suite, mais quand il le fait, c’est mérité.

Et je dois dire que c’est encore mieux quand tu n’es pas seul. Le mode coopératif change la donne. Jouer avec trois potes et répartir les rôles entre le conducteur de grue, le transporteur, le débroussailleur et le poseur de câbles rend l’expérience beaucoup plus fluide. Et surtout, c’est fun. Tu peux te concentrer sur un engin que tu maîtrises bien pendant que tes amis galèrent à soulever une benne ou à dégager une route. Les échanges en vocal donnent lieu à des barres de rire, surtout quand l’un d’entre vous renverse un chargement entier en ratant un virage.

RoadCraft n’est pas parfait

Cela dit, RoadCraft n’est pas parfait. Par moments, la prise en main est trop rigide, surtout quand il s’agit de manipuler les bras mécaniques ou les pinces avec la souris. Le jeu ne t’explique pas toujours clairement quoi faire, ce qui peut être frustrant au début. Et soyons honnêtes : si tu es du genre impatient, tu risques de vite décrocher. Le rythme est lent, les objectifs sont souvent techniques, et certains trouveront que ça manque un peu de variété.

Mais pour ceux qui aiment les défis calmes, les mécaniques précises et le plaisir de « faire comme en vrai », RoadCraft est une expérience unique. C’est un jeu qui t’apprend la patience et la minutie, tout en te laissant ce petit frisson de satisfaction quand tu termines une tâche difficile sans te planter.béciles. Il te pousse à apprendre, à rater, et à recommencer. Et c’est ce qui le rend gratifiant.

Graphismes – Pas du AAA, mais largement suffisant

Visuellement, RoadCraft n’essaye pas d’en mettre plein les yeux avec du ray tracing ou des explosions hollywoodiennes. Mais il fait le job. Et plutôt bien.

Le design des véhicules est très réussi. Tu sens leur poids, leur usure, leur crasse. Les animations de suspension, les effets de particules, les traces de pneus dans la boue : tout est là pour te plonger dans une ambiance authentique et immersive.

Mention spéciale pour l’eau. Les reflets, les ondulations quand tu passes dedans, les éclaboussures… c’est un vrai petit plaisir à voir.

En revanche, le monde autour est un peu vide. Pas d’humains, pas d’animaux, pas de mouvements autres que ceux de ta machine. Ça donne parfois une impression de solitude extrême. Ça colle à l’ambiance post-apocalyptique, mais un peu plus de vie n’aurait pas fait de mal.

Bande-son – Discrète, mais bien calée

RoadCraft mise sur la sobriété sonore. Et c’est une bonne chose. Tu passes des heures à déplacer des objets, construire, déblayer… T’as pas envie d’une bande-son qui te hurle dans les oreilles.

Quelques morceaux country, des ambiances calmes, des sons naturels… ça donne une atmosphère relax, presque méditative. Les bruitages, eux, sont bien faits : moteurs, treuils, cliquetis mécaniques… tout sonne juste.

Petit regret : pas de voix-off, pas de personnages qui parlent, pas de musiques qui marquent vraiment l’expérience. Mais encore une fois, c’est un choix cohérent avec l’univers.

Scénario – Construire soi-même

Alors soyons clairs : il n’y a pas de scénario au sens classique dans RoadCraft. Pas de cinématiques, pas de grandes quêtes, pas de héros à sauver.

Mais il y a une ambiance. Tu arrives dans des zones détruites. Tu vois les conséquences d’une catastrophe. Tu te demandes ce qui s’est passé. Et là, tu bosses. Tu déblayes. Tu reconstruis. Et même sans parole, tu ressens un truc.

Cela dit, le jeu aurait gagné à intégrer des PNJ, des histoires secondaires, des gens à aider ou des témoignages à entendre. Juste quelques éléments narratifs pour donner un peu de cœur au monde que tu es en train de sauver.

En coop, c’est encore meilleur

Tu peux jouer à RoadCraft en solo, mais très honnêtement, le jeu prend une toute autre dimension en multijoueur. À quatre, chacun peut se spécialiser dans un type de véhicule. L’un gère la grue, l’autre transporte, le troisième ouvre la route, et le dernier pose les câbles.

C’est fluide, coopératif, et bien plus rapide que de tout faire tout seul.

Et puis, à plusieurs, les ratés deviennent des fous rires. Tu te coinces dans un tronc ? Ton pote arrive avec le treuil. Tu rates une manœuvre ? Quelqu’un te guide en vocal. C’est là que RoadCraft devient vraiment fun.

Verdict final – Une expérience brute, sincère et passionnante

RoadCraft n’est pas un jeu pour tout le monde. Si tu veux de l’action rapide, des explosions ou du scoring, passe ton chemin. Ici, on prend son temps. On apprend. On galère. Mais on progresse.

Et surtout, on s’attache. À ces machines. À ces missions. À ce monde qu’on répare, bout par bout.

Ce n’est pas parfait car il manque un scénario, un peu de vie, un meilleur tutoriel. Mais ce que RoadCraft fait, il le fait bien. C’est un jeu de passionnés, pour les passionnés. Et franchement, ça se sent.

RoadCraft est une vraie surprise. Un jeu exigeant, technique, parfois frustrant… mais terriblement satisfaisant. Si t’as toujours rêvé de piloter une grue, d’écraser des arbres ou de sauver le monde à coups de bétonnière, alors ce jeu est fait pour toi.

8.5/10

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