Tu vois, parfois, tu t’imagines un jeu bien avant d’y jouer, tu l’idéalisés un peu trop… puis arrive ce moment où tu lances enfin la partie, et là, la réalité te remet gentiment à ta place.

Project Motor Racing fait exactement cet effet. L’ambition saute aux yeux dès qu’on le lance, et sur le papier, tout semble dessiner un nouveau poids lourd du simracing. Pourtant, en passant les premiers virages, le contraste éclate rapidement : le potentiel est bien là, mais les défauts aussi. On va en parler ensemble, tranquillement, comme si on décortiquait ça autour d’un verre, et on va prendre le temps de tout analyser.

Gameplay – Un grand huit entre plaisir et frustration

Le gameplay repose sur une base solide et propose parfois de vraies pépites. Certaines voitures surtout les modèles classiques offrent une prise en main super agréable, un ressenti précis et une vraie sensation de connexion avec la piste. Quand tout s’aligne, et que Project Motor Racing te lâche sur une belle machine bien équilibrée, ça peut devenir grisant. On ressent les transferts de masse, les petites pertes d’adhérence, les bosses du circuit… bref, ça fonctionne vraiment bien dans ces moments-là.

Mais ces bonnes sensations restent trop rares. La majorité des catégories souffre d’un comportement erratique : les GT3 oscillent entre sous-virage massif et survirage instantané sans logique, les LMDh s’étouffent sous un contrôle de traction beaucoup trop intrusif, et la gestion hybride paraît presque décorative tant elle manque d’impact. La conduite devient alors imprévisible, parfois même ingérable, ce qui ruine la progression.

Tenir un rythme régulier devient compliqué, et encore plus à la manette où certaines voitures donnent l’impression de venir d’un jeu mobile. Malgré quelques réglages possibles, le confort reste trop variable. Tu passes d’un véhicule agréable à un modèle incontrôlable en un clin d’œil, et ça casse immédiatement l’immersion.

Graphismes – Retour en arrière inattendu

Sur le plan visuel, la déception est difficile à ignorer. Le jeu ressemble par moments à un titre sorti deux générations plus tôt, avec des textures plates, des couleurs ternes et des détails qui apparaissent au dernier moment. Les replays manquent d’âme, certains circuits paraissent fades, et même des modèles de voitures pourtant corrects sont mal mis en valeur par un éclairage terne.

Seule la végétation tire son épingle du jeu : l’herbe est incroyable. Vraiment, c’est presque comique de dire que la meilleure réussite artistique de Project Motor Racing… c’est l’herbe. Elle plie sous les pneus, elle semble vivante, elle donne un réalisme fou aux abords de piste. Mais tout le reste peine à suivre ce niveau.

Côté performance, le PC souffre dès que le nombre d’IA dépasse la quinzaine, avec des baisses de FPS et plusieurs micro-lags. Sur PS5, la fluidité tient globalement le coup, mais au prix d’un rendu parfois très pauvre visuellement.

Bande-son – Correcte mais oubliable

Les sons moteurs alternent entre très bon et assez fade. Les voitures anciennes ont ce grain mécanique savoureux, tandis que plusieurs modèles modernes semblent artificiels, presque synthétiques. Les chocs manquent totalement de réalisme, comme si quelqu’un tapait sur un meuble en bois. Ça casse un peu l’ambiance, surtout dans un simracing où l’audio joue un rôle capital dans le ressenti.

Rien n’est catastrophique, mais rien ne marque durablement non plus. L’ensemble fait le job sans jamais vraiment briller.

Mode carrière – Une super idée, mais une exécution bancale

Sur le papier, la carrière représente l’idée la plus originale du jeu. Débuter avec un budget, acheter sa voiture, payer les engagements, choisir des sponsors aux objectifs variés, progresser en agrandissant son garage, et surtout risquer de tout perdre en cas de mauvaise gestion… c’est un concept génial.

Dans les faits, la magie s’effondre rapidement à cause des dégâts mal détectés. On se retrouve avec un toit abîmé après un simple contact latéral, un pare-chocs cassé sans raison, un coup d’IA payé cash alors qu’elle t’est rentrée dedans. Et comme chaque réparation coûte cher, la moindre anomalie peut ruiner ta saison.

L’IA pose aussi problème : capable de beaux duels en ligne droite, elle devient aveugle en entrée de virage et n’hésite pas à tourner sur toi même si tu es entièrement à l’intérieur. Le système de pénalités, incohérent, punit autant une sortie dans le gravier qu’un cut volontaire d’une chicane. Ajoute à ça des menus peu instructifs, et la frustration monte vite.

Le concept était génial, mais le résultat final manque clairement de précision.

Verdict – Un jeu plein d’idées, mais trop inachevé

Difficile de ne pas voir le potentiel qui se cache derrière Project Motor Racing. Le jeu possède parfois de vrais éclairs de génie, un ressenti intéressant, une ambition rare dans le simracing moderne, et une ouverture aux mods très prometteuse. Mais beaucoup trop de défauts l’empêchent d’atteindre son objectif : un gameplay irrégulier, des graphismes en retrait, une carrière frustrante et des performances instables.

Peut-il devenir excellent avec des mises à jour ? Oui, sans aucun doute.
Est-il prêt aujourd’hui ? Clairement pas.

Un jeu ambitieux, parfois brillant, mais globalement trop brut pour convaincre.
À surveiller dans le futur, mais difficile à recommander en l’état.

6/10

Résumé

Les +

  • Ambition

  • Sensations réalistes

  • Certaines voitures réussies

  • Force feedback précis

  • Mode carrière original

  • Mods disponibles

  • Circuits variés

  • Herbe ultra réaliste

  • Cross-play

  • Bons retours de volant

Les –

  • Physique incohérente

  • IA imprévisible

  • Graphismes datés

  • Sons inégaux

  • Manette imprécise

  • Stutters

  • Dégâts mal gérés

  • Pénalités incohérentes

  • Manque d’optimisation

  • Expérience inachevée