Il y a des jeux qui te racontent une histoire. Et puis il y a ceux qui te laissent la vivre, à ton rythme, sans scénario ni contrainte. Rooftops & Alleys: The Parkour Game, c’est un peu ça. Juste toi, ton souffle, et la gravité qui n’attend qu’une erreur pour te rappeler qu’elle gagne toujours. Et petite cerise sur le gâteau : c’est Microids qui gère la version physique du jeu. C’est grâce à eux que j’ai pu obtenir un code et découvrir ce monde de parkour à ma guise.
Gameplay – La liberté… et la frustration
Dès les premières secondes, Rooftops & Alleys: The Parkour Game te balance sur les toits, sans fioritures, sans ennemis, sans objectif clair. Et tu sais quoi ? C’est plutôt grisant. Le jeu t’invite à enchaîner les sauts, les flips, les grinds et les chutes dans une ambiance très “sandbox”. On sent clairement l’influence de Tony Hawk ou Mirror’s Edge, mais sans la pression du scoring ou d’une histoire à suivre.
Le système de tricks est fun, parfois brillant. Chaque mouvement semble fluide et dynamique. Quand tu réussis une belle combo de sauts et figures, tu ressens une vraie montée d’adrénaline. Les sensations de vitesse et de liberté sont réelles. Les animations de parkour sont super bien réalisées, et les mouvements du personnage paraissent naturels.
Mais soyons honnêtes : ce n’est pas toujours un plaisir. Les contrôles sont… étranges. Le left trigger pour s’accrocher à une corniche ? Le right trigger pour sprinter ? Sérieusement ? Au début, tu te perds entre les touches et tu passes plus de temps à “bailer” qu’à enchaîner des tricks. Et ça, c’est frustrant.
Autre point noir : la courbe d’apprentissage. Le jeu ne prend pas ton temps. Il te lâche, sans tutoriel clair, dans un monde où chaque erreur se paye d’une chute magistrale. Tu vas tomber. Souvent. Et même si le ragdoll fait sourire, il finit par lasser quand tu rates le même saut vingt fois.
Malgré tout, quand tu maîtrises enfin la physique du jeu, tu ressens ce petit frisson rare : celui du parkour pur, sans filet. Un vrai sentiment de maîtrise et de liberté.

Graphismes – Du style, mais un monde figé
Visuellement, Rooftops & Alleys: The Parkour Game est une belle surprise. Les six cartes proposées sont bien pensées, chacune avec une identité propre. Toits urbains, zones industrielles, campus… on ressent la variété et le souci du détail dans la conception.
Les textures sont simples mais efficaces. Rien de révolutionnaire, mais la direction artistique est cohérente. On reconnaît une vraie envie de créer un univers crédible, sans surcharger le joueur. En revanche, les environnements paraissent vides. Pas de PNJ, pas d’animation autour de toi, pas de vie. Juste du béton et des pigeons.
Et justement, ces pigeons ajoutent une petite touche originale : les trouver sur chaque map permet de se transformer en oiseau. Sympa sur le papier, mais trop anecdotique. Aucun défi ou mission spéciale n’en découle. C’est dommage, car ce genre de mécanique aurait pu enrichir l’expérience.
En résumé : des niveaux bien designés, oui. Mais un monde sans âme, non.

Bande-son – Minimaliste mais efficace
La bande-son de Rooftops & Alleys: The Parkour Game colle parfaitement à son ambiance. Les musiques sont discrètes, légères, presque apaisantes. Elles laissent la place aux sons des pas, des respirations et des chutes – et c’est une bonne idée.
Pas besoin d’une BO épique ici. Le silence entre deux sauts fait partie de l’expérience. Le bruit du vent, des baskets sur le béton, et le fracas d’une chute ratée créent une immersion bien réelle.
Cela dit, après quelques heures, on ressent un léger manque de variété. Les mêmes boucles sonores reviennent souvent. Une playlist plus étoffée aurait donné plus de souffle au jeu.

Scénario – L’absence assumée
Tu cherches une histoire ? Oublie. Rooftops & Alleys: The Parkour Game n’en a pas. Et c’est voulu. Le jeu se résume à “fais ce que tu veux, où tu veux, comme tu veux”. Pas de quête, pas de dialogue, pas de boss final.
C’est un parti pris risqué, mais cohérent. Ici, le scénario, c’est ta propre progression. C’est le moment où tu maîtrises enfin un saut qui te résistait depuis vingt minutes. C’est ton évolution, ton style, ton flow.
Mais pour certains joueurs, cette liberté totale semblera vite vide. Sans fil conducteur, la motivation retombe. On aurait aimé un mode carrière, un système de défis plus varié ou des événements multijoueurs mieux exploités.
Le fun avant tout
Là où le jeu marque des points, c’est dans son multijoueur. Pouvoir courir avec des amis, se défier en mode tag ou en capture the flag, ça crée des moments vraiment funs. Les poursuites sont intenses, les chutes souvent hilarantes. On sent une vraie communauté qui pourrait naître autour du jeu si le contenu suit.
Mais attention, le fun s’essouffle vite. Le contenu solo reste limité à des Time Trials et des défis de figures. Une fois ces épreuves terminées, il ne reste plus grand-chose à faire, sinon recommencer pour battre son score.

Conclusion – Un diamant brut qui demande du polissage
Rooftops & Alleys: The Parkour Game est une belle surprise, surtout quand on sait qu’il a été développé par une seule personne. C’est un projet passionné, rempli d’idées et d’ambition. Le gameplay est unique, la physique des mouvements bluffante, et les sensations de liberté bien réelles.
Mais il souffre d’un manque de finition. Les contrôles mal pensés, les cartes vides, et la répétitivité finissent par entamer le plaisir. Pourtant, malgré ses défauts, il a ce petit quelque chose qui donne envie d’y revenir. Parce que chaque saut réussi procure une vraie satisfaction.
Si tu cherches un jeu de parkour exigeant, sans prise de tête, à la fois drôle et frustrant, tu pourrais bien tomber amoureux de Rooftops & Alleys: The Parkour Game.
Un jeu plein de potentiel, fun à petites doses, frustrant par moments, mais sincère dans son approche.
Rooftops & Alleys: The Parkour Game n’est pas parfait, mais il court dans la bonne direction.
Résumé
Les +
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Liberté
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Fluidité
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Combos
-
Animations
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Niveaux
-
Personnalisation
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Multijoueur
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Physique
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Adrénaline
Les –
-
Contrôles
-
Répétitif
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Vide
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Tutoriel limité
-
Accessibilité
-
Contenu solo
-
Pigeons sous-exploités



