CD Projekt Red a décidé d’ajouter Cyberpunk Phantom Liberty trois ans après le jeu original, une démarche inhabituelle, mais qui semble être le choix logique. Après tous les problèmes du lancement, l’équipe a préféré prendre son temps et laisser derrière elle les anciennes plateformes. Après une longue attente, Phantom Liberty se présente comme un nouveau chapitre exaltant de l’univers de Cyberpunk 2077, surpassant l’original à presque tous les égards. ça, c’est ce que nous promet les développeurs. Mais est-ce vraiment le cas ? Vous aviez certainement lu notre première impression lors de notre escapade à la Gamescom. à présent, il est temps d’armer les bras canons et faire rugir le moteur de notre moto du futur ! Voici notre avis sur Phantom Liberty !

Song So Mi Cyberpunk Phantom Liberty
Selfie devant le Louvres ?

Do-Ré-Mi-Fa-Song So mi Do

L’histoire de Cyberpunk Phantom Liberty commence par un appel de Song So Mi. Une netrunner énigmatique, à V, le mercenaire principal, qui est vous. Elle offre une possible guérison pour votre condition unique ! Bien évidemment avec une condition : vous devez entreprendre une mission dangereuse pour elle. Cette mission vous mène directement à Dogtown. Un tout nouveau district à l’intérieur de Night City, contrôlé par l’organisation militaire de Colonel Kurt Hansen, Barghest.

Une fois à Dogtown, vous êtes plongé dans le chaos en assistant à l’accident catastrophique d’un jet transportant la Présidente NUSA Rosalind Myers. Désormais, vous devez sécuriser Madame la Présidente et l’empêcher de tomber entre les mains de Hansen. Pour assurer le succès de la mission, Myers contacte l’agent dormant de la FIA, Solomon Reed, joué par Idris Elba.

Solomon Reed Idris Elba les players du dimanche
James Bond lui a déjà tout appris, sauf peut-être comment conduire une voiture futuriste !

Idris Elba au casting ! Qu’est-ce qu’il est badass mon Chooms !

L’intrigue de Cyberpunk Phantom Liberty est truffée de retournements de situation surprenants. Les joueurs peuvent s’attendre à un cocktail palpitant ! Mêlant des séquences d’action haletantes, des combats de boss intenses, des opérations secrètes et des missions axées sur le dialogue. Il serait dommage de révéler quoi que ce soit ! Mais je peux confirmer que le jeu tient la promesse du studio de livrer un thriller d’espionnage exceptionnel. Le tout avec une caractéristique majeure empruntée de manière appropriée à une franchise d’espionnage emblématique appréciée par de nombreux fans.

Quant au rôle d’Idris Elba, Reed est présent tout au long de l’histoire. Vous pourrez pleinement apprécier le jeu d’Elba et vraiment connaître son personnage. D’une manière cybernétique, c’était une audition réussie pour Elba. Montrant qu’il est à la hauteur du rôle de James Bond auquel il a été associé depuis si longtemps.

Le reste du casting est tout aussi impressionnant. Bien que l’extension n’introduise pas de nouveaux visages en grand nombre, chacun brille par sa personnalité distincte et son jeu d’acteur exceptionnel ! De plus, il est judicieusement utilisé dans la narration. De Songbird au redoutable Colonel Hansen en passant par le mystérieux fixer Mr. Hands, qui sort enfin de l’ombre, ce sont quelques-uns des personnages les plus captivants que CDPR ait jamais créés. Les fans de Keanu Reeves dans le rôle de Johnny Silverhand doivent noter qu’il prend un peu de recul cette fois-ci. Avec un rôle relativement mineur. Il apparaît néanmoins de temps en temps lors de conversations clés pour partager ses points de vue.

Conversation Phantom Liberty
Un jour, faudra vraiment en faire un film !

Cyberpunk Phantom Liberty améliore les expressions faciales, et pas que !

Le dialogue cinématographique à la première personne reste la caractéristique phare du projet. Et Phantom Liberty sait clairement en tirer parti. Des expressions faciales les plus subtiles et des gestes naturels aux sensations de liberté totale et de contrôle pendant les conversations, qui incluent même des interactions immersives mais non essentielles comme boire. C’est un système de premier ordre qui mérite encore plus de reconnaissance ! Et il est difficile de se satisfaire de moins à cet égard.

L’approche intelligente de Cyberpunk Phantom Liberty pour prioriser son contenu est également évidente. C’est un excellent exemple de la façon dont, parfois, moins c’est plus ! Remettant ainsi en question l’obsession de l’industrie pour les mondes vastes et les milliers de planètes. Au lieu d’élargir la carte déjà considérable mais sous-utilisée du jeu original, l’extension se concentre sur un district compact mais remarquablement dense, une ville dans la ville.

Dogtown – Votre nouveau terrain de jeu

Dogtown est un endroit inoubliable ! C’est un mélange sauvage de paysages avec une architecture complexe. C’est une variété de monuments et des panneaux lumineux néon endommagés qui les surmontent. Des méchas lourds parcourent les rues bordées de voitures abandonnées, des statues recouvertes de graffitis et de guirlandes flashy : tout est une question de contrastes saisissants, capturant l’ambiance unique de Night City. Un instant, vous vous cachez dans un hôtel sérieusement délabré, et le suivant, vous êtes à la plus grande fête jamais organisée, au sommet du monde, où Lizzy Wizzy (Grimes) offre une performance éblouissante.

Par moments, le district semble presque trop chargé, mais cela ajoute à son charme complexe. Bien que certaines missions se déroulent en dehors de Dogtown, la plupart restent solidement ancrées dans cet environnement incroyablement diversifié. Les développeurs exploitent également pleinement la verticalité du district. Vous envoyant vers d’imposants gratte-ciel et au cœur de laboratoires secrets de sociétés.

Dogtown Cyberpunk
Bien des choses vous attendent à Dogtown !

30 missions – 1 liberté

Phantom Liberty propose 30 missions, bien moins que les 230+ du jeu de base. Mais cela étant, c’est un autre exemple montrant que parfois, moins peut être plus. Chaque quête semble avoir été méticuleusement conçue. Cela évite ainsi le piège de ressembler à un simple boulot pour les mercenaires de Night City. Cela peut être un problème courant avec de nombreuses missions du jeu original. Alors que les quêtes du jeu original m’avaient semblé manquer de profondeur par rapport à The Witcher 3, les missions de Phantom Liberty m’ont agréablement surpris. En effet, elles prennent souvent une direction totalement différente de ce à quoi vous auriez pu vous attendre. À un moment donné, V se drogue et se retrouve dans la peau d’autres personnages racontant leur histoire. Ou vous pourriez vous retrouver à conduire un véhicule alors que d’autres netrunners tentent de l’intercepter, perturbant vos commandes.

L’approche non linéaire de CDPR est une autre réussite. Bien qu’il soit difficile de classer Phantom Liberty comme un RPG traditionnel, étant donné les options de personnalisation limitées en dehors de votre construction de combat, il y a au moins deux moments clés où vous prendrez des décisions importantes. Celles-ci déterminent non seulement les missions que vous entreprendrez, mais aussi la fin que vous obtiendrez. Bien que ces branches ne soient peut-être pas aussi étendues que certaines des œuvres passées du studio, comme le deuxième acte de The Witcher 2, où vous étiez placé de chaque côté d’un conflit pendant environ dix heures, elles sont tout aussi impressionnantes.

Combat Cyberpunk Phantom Liberty
J’tappe un Burn dans la ville

En combien de temps peut-on torcher Cyberpunk Phantom Liberty ?

Cyberpunk Phantom Liberty offre 20 à 25 heures de contenu. Y compris toutes les branches et les fins possibles. Il peut être plus court et moins vaste que l’extension très appréciée de The Witcher 3, Blood and Wine, mais cela est principalement dû à la taille compacte de la carte de Dogtown. Celle-ci ne nécessite pas de parcourir de grandes distances entre les objectifs clés. C’est substantiel sans superflu, et j’ai trouvé cette durée idéale.

Créer un personnage de niveau 15 (le niveau maximum étant de 60 ici) dans Phantom Liberty pour plonger directement dans l’extension est une option, mais je ne le recommanderais pas. Vous êtes bien meilleur en commençant avec un personnage de niveau supérieur existant. Ne l’oubliez pas ! Car survivre aux rencontres intenses de Dogtown peut être assez difficile sans des compétences et un équipement de haut niveau. Le jeu vous confronte souvent à des vagues d’ennemis puissants. Ne laissant que l’affrontement direct comme seule option pour les affronter.

En difficulté normale, les ennemis ont tendance à adopter un comportement plutôt prévisible. Perdant parfois de vue votre personnage même dans une pièce vide et ayant du mal à vous suivre entre les étages. De plus, en raison de certaines échelles étranges, je me suis souvent retrouvé avec un ou deux points d’attributs de moins que ce qui était nécessaire pour débloquer des solutions alternatives aux objectifs à accomplir.

Relic Phantom Liberty
Voici la vie.

IA à la ramasse, mais combats exaltants

Malgré l’IA légèrement décevante, le combat représente une nette amélioration par rapport au jeu original. Avec de nouveaux types d’armes impressionnants, des démembrements spectaculaires et des réactions réalistes des ennemis lorsque vous les tirez dans différentes parties du corps, Phantom Liberty offre des moyens plus satisfaisants de se débarrasser de vos ennemis que jamais auparavant. L’arbre de compétences exclusif à l’extension, Relic. Bien qu’un peu limité avec seulement quelques compétences, offre des stratégies assez polyvalentes et vous permet même d’identifier les points faibles des ennemis en plein combat.

D’autres ajouts promus, comme les missions de livraison de véhicules sans fin et les événements de largage de butin, ne font pas vraiment une grande différence. Il est quelque peu déconcertant que les largages de butin se limitent à Dogtown et ne soient pas répartis dans toute Night City. Mais ce qui est encore plus décevant, c’est qu’ils se produisent généralement exactement au même endroit.

Y a des trucs quand même barbants…

Au début, ces événements peuvent être amusants. Mais je doute que beaucoup de gens se donnent la peine d’investir leur temps dans ces activités mineures, car elles n’offrent pas beaucoup de plaisir à long terme. À terme, vous apprendrez à courir vers la caisse de butin, à la pirater avant que les ennemis ne puissent réagir, à prendre le butin et à continuer votre chemin.

Quant aux missions de livraison conçues pour débloquer des véhicules supplémentaires à l’achat, il semble y avoir des problèmes mineurs dans la façon dont le jeu génère des conditions spécifiques. D’après mon expérience, j’ai fini par manquer de temps avant d’avoir parcouru même la moitié de la distance requise ! Et ce, malgré le fait de me considérer comme un conducteur assez décent. Heureusement, il est possible de terminer ces livraisons et de recevoir une récompense même si vous ne parvenez pas à respecter les critères de temps. Il en va de même pour les combats de voitures à part entière avec la possibilité de tirer depuis le volant, une autre fonctionnalité inutile. Heureusement, il y a exactement une mission dans Phantom Liberty qui inclut un combat de voitures, ce qui en dit long.

Enfin de l’enjeu et un peu de peur dans cette ville puante !

Les combats de boss de Cyberpunk Phantom Liberty représentent une amélioration par rapport au jeu de base. Dans chacun de ces nouveaux affrontements, vous ferez face à des ennemis dans des arènes de combat spécialement conçues. Elles sont souvent adaptées à leurs astuces de combat uniques, comme l’invisibilité ou même l’esquive de balles. Ces nouveaux duels mettent vraiment à l’épreuve vos compétences et votre intelligence ! Ce ne sont plus seulement des versions améliorées des méchants habituels que vous rencontrez ailleurs. Dans un affrontement particulier, j’ai affronté un tireur d’élite russe cybernétiquement amélioré et impitoyable. Tandis que d’autres boss (sans trop en dévoiler) sont massifs. L’IA décevante et les tactiques faciles gâchent légèrement l’intensité globale… De même que le fait que certains d’entre eux sont de véritables éponges à balles qui vous laisseront à court de munitions, mais le spectacle compense largement ces défauts.

Sur PS5, le jeu est absolument époustouflant ! Avec des modèles hautement détaillés, une distance d’affichage impressionnante, une multitude de petites animations immersives, des intérieurs richement conçus et un environnement sans couture sans temps de chargement, sauf pour les déplacements rapides. L’éclairage est sans aucun doute la vedette du spectacle. En intérieur comme en extérieur, Phantom Liberty avec le ray tracing est une merveille visuelle ! Avec des environnements habilement éclairés par une multitude de sources lumineuses néon vibrantes, transformant chaque intérieur en quelque chose de fascinant.

Phantom Liberty Graphismes
C’est quand même bien fait, hein !

Error 404 – Bugs à l’horizon !

Il convient de mentionner quelques problèmes techniques. J’ai connu un ou deux plantages au cours de mes quelque 20 heures de jeu. Entre autre, des baisses de framerate, des doublons occasionnels d’NPC (classique CDPR), et à un moment donné, la musique a disparu lors d’un combat de boss ! Mais dans l’ensemble, Phantom Liberty est en assez bonne forme. Les performances étaient globalement solides, et les problèmes occasionnels auxquels j’ai été confronté n’ont pas entravé mon plaisir de manière significative.

7.5/10

Bugé mais raisonnable !

Cyberpunk Phantom Liberty est un achat qui en vaut la peine dès le premier jour, même pour quelqu’un d’aussi exigeant que moi, d’autant plus compte tenu de son prix raisonnable de 30 dollars, soit moins de la moitié de ce que coûtent la plupart des jeux AAA de nos jours. Pour moi, la plus grande préoccupation concernant Phantom Liberty réside dans le fait que nous n’aurons pas d’autres extensions. Cela montre clairement à quel point il reste encore un potentiel inexploité dans Cyberpunk 2077.

Étant donné la nouvelle histoire à couper le souffle et la manière magistrale dont les développeurs ont exploité cette petite portion de la carte, je n’imagine que les innombrables histoires inédites que la ville renferme encore. Il serait sage de conserver Night City comme cadre pour la suite, car Phantom Liberty prouve qu’il y a encore beaucoup à découvrir dans cette Cité des Rêves.