Tu sais, parfois, tu lances un jeu sans trop savoir à quoi t’attendre, et au bout de quelques minutes, tu sens quelque chose. Ce petit déclic, cette sensation que le jeu veut te bousculer, te mettre face à quelque chose de brut. C’est exactement ce que j’ai ressenti avec Daimon Blades, le nouveau projet en early access de Streum On Studio. Dès les premières secondes, j’ai compris que je n’étais pas dans une simple aventure d’action, mais dans une descente en enfer, au sens propre. Brutal, chaotique, parfois incompréhensible, mais terriblement grisant. Ce genre de jeu où tu finis une partie en te disant : “Allez, juste une dernière run.” Et évidemment, trois heures plus tard, tu y es encore.

Dès que j’ai lancé Daimon Blades, j’ai senti le parfum d’un jeu qui veut tout donner sans compromis. Le titre mélange des mécaniques de roguelike à la sauce médiévale, un univers de dark fantasy délirant, et une approche de la violence aussi décomplexée qu’hypnotique. Ici, pas de grandes cinématiques, pas de dialogues interminables : juste toi, ta lame, et des démons qui hurlent leur agonie à chaque coup porté. Le jeu puise son énergie dans la simplicité de son concept – survivre, progresser, et s’améliorer, mais il le fait avec une telle intensité qu’on ne peut pas le lâcher.

Gameplay – La danse sanglante du chaos

Le gameplay de Daimon Blades est une claque. C’est nerveux, précis, et chaque mouvement a du poids. Le jeu te donne vraiment l’impression de manier une arme, pas juste d’appuyer sur un bouton. Chaque coup porté a un impact visuel et sonore incroyable : la lame fend la chair, le sang éclabousse ton écran, et les membres des ennemis volent dans tous les sens. C’est viscéral, brutal, mais étrangement satisfaisant.

Les possibilités sont nombreuses : coups légers pour enchaîner vite, attaques lourdes pour briser les défenses, dashs pour esquiver et contre-attaquer, et même un système de parry qui te récompense si tu maîtrises bien le timing. Il y a aussi une attaque spéciale, liée à ton arme et à ton Daimon, qui peut renverser le cours d’un combat. Ajoute à ça la possibilité de bloquer, double-sauter, ou encore d’utiliser des capacités d’alchimie, et tu obtiens un système de combat riche et exigeant.

Mais attention, cette richesse vient avec ses défauts. Les combats sont souvent trop chaotiques. Il y a tellement d’effets visuels, explosions, particules, jets de sang, qu’on finit parfois par ne plus rien voir. La caméra n’aide pas toujours non plus, avec des mouvements brusques qui peuvent désorienter. Et puis, il faut le dire, le jeu crashe encore souvent. C’est une frustration énorme, surtout après un bon run. Heureusement, Streum On Studio a déjà commencé à corriger ces problèmes.

Malgré tout, le cœur du gameplay reste grisant. Quand tout fonctionne, Daimon Blades offre un sentiment de puissance rare. Chaque victoire se mérite, chaque échec t’enseigne quelque chose. C’est exigeant, mais jamais injuste.

Progression et systèmes roguelike – L’envie de recommencer

L’un des gros points forts de Daimon Blades, c’est sa progression. Le jeu repose sur une boucle très efficace : tu pars en expédition, tu tues, tu récoltes, tu meurs, et tu reviens plus fort. À chaque run, tu gagnes de nouvelles ressources – livres, pierres célestes, talismans, et matières premières, qui te permettent d’améliorer ton personnage, tes armes et tes Daimons.

Ces Daimons, justement, sont l’âme du jeu. Chaque arme en possède un, avec sa propre personnalité et ses capacités uniques. Certains t’encouragent, d’autres se moquent de toi, et parfois même, ils sabotent tes efforts. C’est une idée géniale qui ajoute une vraie dimension narrative à la progression. De plus, ton lien avec eux évolue au fil des combats, débloquant de nouveaux bonus ou malus.

Les obélisques et les autels dispersés dans les niveaux ajoutent encore plus de variété. Tu peux sacrifier une partie de ta santé pour obtenir de nouveaux pouvoirs, purifier ta corruption pour prolonger ton aventure, ou fusionner des objets pour améliorer ton arsenal. C’est profond, stratégique, et incroyablement addictif.

Le seul bémol vient de la lisibilité des menus. Le HUD est chargé, parfois confus, et certaines statistiques ne sont pas très claires. On sent que le jeu a besoin d’un peu de polish. Mais pour un titre en early access, le potentiel est déjà énorme.

Graphismes – Une descente visuelle dans l’enfer

Visuellement, Daimon Blades impressionne. Le moteur Unreal Engine 5 donne vie à un monde cauchemardesque où chaque recoin respire la corruption et la démence. Les biomes sont variés : prisons effondrées, temples profanés, catacombes rongées par le feu, et zones organiques où les murs semblent faits de chair. On ressent vraiment l’oppression du monde démoniaque que le studio veut transmettre.

Les effets de lumière sont sublimes, surtout lorsqu’ils se reflètent sur ton arme ensanglantée ou sur les textures grotesques des décors. Les ennemis sont dégoûtants dans le bon sens du terme – difformes, monstrueux, terrifiants. Le design général rappelle les univers sombres de Warhammer ou Dark Souls, avec cette touche très “Streum On” de folie visuelle.

Cependant, cette générosité visuelle a un coût. Dans les moments de forte action, l’écran devient illisible. Le brouillard de guerre de particules, les éclairs et les projections de sang rendent certains affrontements confus. Mais au fond, c’est aussi ce chaos qui fait le charme du jeu.

Bande-son – La symphonie de la démence

Si l’enfer avait une bande-son, ce serait celle de Daimon Blades. La musique alterne entre des thèmes sombres, métalliques, et des chants grégoriens déformés. Chaque combat est accompagné d’un rythme lourd, oppressant, qui te pousse à frapper encore et encore. C’est presque une expérience sensorielle.

Les bruitages sont excellents : le choc des lames, les hurlements inhumains, les éclats de chair et d’os… tout contribue à l’immersion. On sent que le studio a accordé une attention particulière à l’ambiance sonore. Même le silence entre deux affrontements est pesant, comme une respiration avant la tempête.

Les voix, en latin corrompu, donnent une dimension mystique à l’ensemble. On se croirait dans un rituel interdit, au cœur d’un monde où chaque mot est une malédiction. Si certains dialogues se répètent un peu, l’ensemble reste cohérent et immersif.

Scénario – L’enfer a un visage

Derrière sa façade de roguelike sanglant, Daimon Blades cache une histoire intéressante. Tu incarnes un ancien disciple trahi par ton mentor, le Hermit, qui cherche à accomplir un rituel apocalyptique pour récolter des âmes. Ce fil narratif t’amène à travers une série d’expéditions de plus en plus dangereuses, à la poursuite de ton ancien maître et de ses abominations.

Le scénario est discret, mais il s’exprime à travers les livres, les textes sacrés, et les répliques énigmatiques de ton Daimon. Ce n’est pas une histoire linéaire, mais plutôt une mosaïque de fragments à assembler. On retrouve d’ailleurs cette ambiance étrange et cryptique qui rappelle E.Y.E. Divine Cybermancy, le précédent titre culte du studio.

C’est une narration qui demande de l’attention, de la curiosité, et une certaine tolérance au mystère. Si tu cherches un scénario classique avec des cinématiques et des rebondissements, tu seras peut-être déçu. Mais si tu aimes les univers denses et opaques, tu vas adorer t’y perdre.

Conclusion – Un diamant brut qui saigne encore

Après plusieurs heures à survivre, mourir, ressusciter, et recommencer, je peux dire que Daimon Blades m’a vraiment marqué. C’est un jeu imparfait, souvent frustrant, mais terriblement attachant. Son gameplay est viscéral, son univers fascinant, et sa rejouabilité énorme. On sent la passion du studio derrière chaque ligne de code.

Oui, il y a encore des crashs, une interface confuse, et une lisibilité perfectible. Mais pour un jeu en early access, c’est déjà une base incroyablement prometteuse. En solo comme en coop jusqu’à quatre joueurs, l’expérience est prenante, brutale et grisante. Si Streum On continue sur cette lancée et affine les détails, Daimon Blades pourrait devenir un incontournable du genre.

Daimon Blades est un diamant brut. Un jeu exigeant, viscéral, et débordant d’idées, mais encore instable. Malgré ses défauts, il offre une expérience unique, à mi-chemin entre le cauchemar et l’extase. Si tu n’as pas peur de plonger dans le chaos, alors prépare ton épée : l’enfer t’attend.

7.5/10

Résumé

Les +

  • Combat intense

  • Ambiance démoniaque

  • Rejouabilité élevée

  • Progression satisfaisante

  • Univers original

  • Coopératif jusqu’à 4 joueurs

Les –

  • Nombreux crashs

  • Interface confuse

  • Lisibilité faible en combat

  • Optimisation à améliorer

  • Caméra instable

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